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Annals of Oncology

Activité cérébrale et extra-cérébrale du Lorlatinib chez les malades qui progressent après au moins une ligne d’anti ALK de deuxième génération.

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mai 2021

ALK, Métastases cérébro-ménagées

Le lorlatinib est un inhibiteur de la tyrosine kinase de ALK et de ROS1 de troisième génération qui a une activité importante y compris sur le traitement des métastases cérébrales (cliquer ici). Le but de l’étude à promotion industrielle dont les résultats sont présentés ici est de préciser quelle est l’efficacité de ce traitement chez les malades antérieurement traités par un anti ALK de deuxième génération à partir d’une étude de phase II dont les premiers résultats ont été précédemment commentée sur ce site (cliquer ici). Ce sont maintenant les résultats actualisés qui sont présentés ici. Les patients éligibles à cette étude devaient avoir au moins 18 ans, un PS de 0 à 2, un  cancer bronchique non à petites cellules métastatique avec réarrangement ALK ou ROS1, et au moins une lésion extra-cérébrale mesurable. Les métastases cérébrales traitées ou non étaient autorisées. L'objectif principal était le taux de réponse. Les objectifs secondaires étaient la durée de réponse, la survie sans progression, la survie globale et la tolérance. 

Au total, 139 patients ont reçu au moins une ligne d’un inhibiteur de la tyrosine kinase  de seconde génération à la suite de laquelle ils avaient progressé : 

  • 28 en ont reçu une seule ligne (± une chimiothérapie).  Il s’agissait d’alectinib (46,4%), de ceritinib (46, 4%), de brigatinib (3,6%) ou d’un autre inhibiteur de la tyrosine kinase (3,6%). Parmi ces patients 46,4 % avaient des métastases cérébrales à l’entrée dans l’étude et 28,6 % avaient reçu une radiothérapie cérébrale et 
  • 111 ont reçu au moins deux lignes antérieures d’un inhibiteur de la tyrosine kinase (essentiellement aussi de l’alectinib et du ceritinib et 6,3% de brigatinib).

Parmi ces 139 patients, les résultats suivants ont été observés avec un suivi médian de près de 3 ans :

  • Trois réponses complètes et 52 réponses partielles (OR = 39,6%),
  • La durée médiane de réponse  était de 9,6 mois,
  • La survie sans progression médiane était de 6,6 mois,
  • Et la survie globale médiane était de 20,7 mois. 

Des résultats comparables étaient observés dans les 2 cohortes. Ils étaient  aussi assez proches selon que les malades avaient ou non reçu de chimiothérapie préalable.  

Au total, 57 (41 %) des 139 patients avaient à l’état basal des métastases cérébrales mesurables et  le taux de réponse de ces métastases cérébrales était de 56,1 % avec 12 réponses complètes et 20 réponses partielles. 

Ces taux de réponse étaient plus élevés chez les malades qui n’avaient reçu qu’une seule ligne d’inhibiteur de la tyrosine kinase (66,6%) que chez ceux qui en ont reçu ≥2 (54,2%). 

Enfin, il n’est pas inintéressant de constater que le taux de réponse était plus élevé sur les métastases cérébrales que sur les métastases extra-cérébrales (56,1% vs 36,7%).

Les auteurs ne reviennent pas sur la toxicité qui n’est pas modifiée après un suivi plus prolongé. 

Cette étude confirme donc que le lorlatinib garde une activité importante aussi bien sur les métastases cérébrales que sur les métastases extra-cérébrales chez les malades qui progressent après un anti ALK de deuxième génération. 

Reference

Intracranial and extracranial efficacy of lorlatinib in patients with ALK-positive non-small-cell lung cancer previously treated with second-generation ALK TKIs.

Felip E, Shaw AT, Bearz A, Camidge DR, Solomon BJ, Bauman JR, Bauer TM, Peters S, Toffalorio F, Abbattista A, Thurm H, Peltz G, Wiltshire R, Besse B.

Ann Oncol 2021; 32 : 620-630

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.