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Clinical Lung Cancer

Dans les CBNPC de stade III qui reçoivent après la radiochimiothérapie du pembrolizumab la survenue d’évènements secondaires n’agrave pas le pronostic.

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septembre 2021

Effets secondaires des médicaments, Immunothérapie, Radiothérapie, Traitement des stades III

L’utilisation du durvalumab en consolidation après radio chimiothérapie pour les stades III des cancers bronchiques non à petites cellules non opérables est devenu le standard depuis les résultats de l’essai PACIFIC. La tolérance du traitement est généralement jugée acceptable et la plupart des patients reçoivent un an de durvalumab conformément au designde l’essai princeps. Néanmoins, certaines toxicités immuno induites peuvent imposer l’arrêt du traitement et le bénéfice chez les patients devient alors incertain. D’autres inhibiteurs de point de contrôle immunitaires sont évalués dans cette même indication. C’est notamment le cas du pembrolizumab qui fait l’objet de cette publication issue de Clinical Lung Cancer, qui rapporte le devenir de 93 patients (92 évaluables) traités par au moins une cure de pembrolizumab en consolidation entre mars 2015 et novembre 2016 dans le cadre d’un essai de phase 2. Tous les patients avaient reçu une radiochimiothérapie concomitante à base de platine (associé à de l’etoposide ou du pemetrexed), et la radiothérapie administrait une dose comprise entre 59.4 Gy et 66.6 Gy. On note un effet secondaire (autre que les pneumonies de grade I) chez 55.4% (n=51) des patients avec 3.2% (n= 3) de colites, des dermatites chez 18.5% (n =17), des élévations de transaminases chez 9.8% (n= 9), des tableaux de poly arthrites chez 2.2% (n= 2), une thrombocytopenie auto immune (1.1%), des hypothyroïdies chez 14.1% (n =13), ou hyperthyroïdies chez 10.9% (n= 10), et enfin des pneumopathies de grades 2 ou plus chez 18.5% (n= 17). On déplore un décès sur pneumopathie immune. Le délai de survenue des pneumopathies de grade 2 ou au-delà était de 112 jours (range, 58-394) et 59 jours (range, 8-345), respectivement. 

Les auteurs ont comparé les données d’efficacité en fonction de la survenue ou pas de toxicité. Il n’est pas noté de différence en termes de temps jusqu’à apparition de métastases ou décès (objectif principal de l’essai) avec des médianes de 37.7 mois en cas de toxicité vs 22.4 mois sans toxicité (P=0.4804), ni de différence sur les objectifs secondaires tels que la PFS (médiane 25.9 vs 15.0 mois respectivement, P=0.2704), ou l’OS (médiane de 43.1 vs 24.2 mois respectivement, P=0.4126).  Il n’y a pas non plus de différence entre les patients qui ont dû arrêter le traitement pour toxicité, par rapport aux autres. De la même façon, le recourt à un traitement immunosuppresseur n’impacte pas de façon significative sur les paramètres d’efficacité. 

Il s’agit donc d’une petite étude certes, mais rassurante, cette fois avec le pembrolizumab dans les stades III, qui va dans le sens des publications récentes qui s’intéressent au devenir des patients présentant des toxicités sous IO. La quasi-totalité des études montrent que la survenue de toxicités sous IO (pour autant qu’elles restent peu sévères) ne constitue pas un facteur de surmortalité ou de moindre efficacité (peut être même au contraire). Cela avait été montré pour les stades métastatiques de CBNPC, pour les stades précoces, et dans les autres histologiques (CPC et mesothéliome). C’est maintenant chose faite pour les cancers non à petites cellules de stades III inopérables.

 

Reference

Association of Immune-Related Adverse Events and Efficacy Outcomes With Consolidation Pembrolizumab After Chemoradiation in Patients With Inoperable Stage III Non-Small-Cell Lung Cancer.

Shukla NA, Althouse S, Meyer Z, Hanna N, Durm G.

Clin Lung Cancer 2021; 22 : 274-281.

Auteur

Anonyme