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Chest

Fibroscope ultrafin : une nouvelle étude randomisée

2.01
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novembre 2019

Endoscopie bronchique et pleurale

Les auteurs de cet article avaient déjà publié en 2015 les résultats d’une étude randomisée menée chez 310 patients qui comparait, pour le diagnostic de nodules pulmonaires, l’utilisation en EBUS, sous guidage radiologique ou en endoscopie virtuelle, réalisée avec un fibroscope de 4 mm de diamètre à celle d’un fibroscope ultrafin de 3 mm (cliquer ici). Les performances diagnostiques de l’endoscope ultrafin étaient significativement supérieures à celles du fibroscope de 4 mm. Toutefois cette étude a été réalisée avec des pinces à biopsie de 1,5 mm aussi bien avec le bronchofibroscopie de 4 mm dont le canal opérateur a un diamètre de 2 mm qu’avec le fibroscope ultrafin dont le canal mesure 1,7 mm.  Pourtant le canal opérateur de 2 mm aurait permis d’utiliser des pinces de 1,8 ou 1,9 mm ou une aiguille d’aspiration transbronchique. De ce fait il est possible que les performances du fibroscope de 4 mm aient été sous-estimées. 

De ce fait, l’étude académique japonaise qui est présentée ici a été réalisée par les mêmes auteurs. Elle a pour but de comparer à nouveau dans une étude randomisée l’utilisation d’un fibroscope fin à celle d’un fibroscope ultrafin pour étudier cette fois non pas  seulement la rentabilité de biopsies mais aussi celles d’une EBUS radiale, d’une navigation virtuelle et d’une fibroscopie sous guidage radiologique pour le diagnostic de nodules. 

La taille des nodules (≤20 mm ou > 20mm), la situation par rapport au hile, la présence ou non d’un signe de la bronche et l’expérience de l’opérateur étaient des critères de stratification. 

Tous les examens étaient réalisés sous anesthésie locale avec sédation consciente, la plupart des patients étant intubés par un tube de 5 mm inséré par voie nasale. 

L'objectif principal était le taux de diagnostics obtenus. 

Au total 360 patients ont été randomisés, 180 dans chaque groupe. Quatre d’entre eux ont été exclus de l’analyse finale, trois dans le groupe ultrafin du fait d’une lésion endoscopique visible, d’une toxicité à la lidocaïne, ou parce que le fibroscope ultrafin n’était pas disponible, et un dans le groupe fin également pour non disponibilité de ce fibroscope 

La durée médiane de la procédure était légèrement mais significativement plus courte dans le groupe ultrafin (24,8 versus 26,8 minutes). 

La rentabilité diagnostique des examens effectués avec le bronchofibroscopie ultrafin était significativement supérieure à 70,1% vs 58,7%. Pour chaque groupe la taille de la lésion,  la nature maligne de celle-ci et la présence d’un signe de la bronche étaient associés avec une rentabilité diagnostique plus élevée. 

Aucune différence du taux de complications n’a été observée entre les 2 groupes. Notamment 2 cas de pneumothorax ont été observés dans chaque groupe. 

La conclusion de cette étude est que la rentabilité diagnostique du bronchofibroscope ultrafin est plus élevée et qu’avec cet appareil le temps d’examen est un peu plus court et le taux de complications est identique. Il est donc vraisemblable à la suite de ses études que le bronchofibroscopie ultrafin s’impose comme la nouvelle technique de référence.   

 

Reference

Use of an Ultrathin vs Thin Bronchoscope for Peripheral Pulmonary Lesions: A Randomized Trial.

Oki M, Saka H, Asano F, Kitagawa C, Kogure Y, Tsuzuku A, Ando M.

Chest 2019 ; 156 : 954-964 

Auteur

Anonyme