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Journal of Thoracic Oncology

Immunothérapie et carcinomes neuroendocrines à grandes et petites cellules

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mai 2018

Anatomo-pathologie, Cancers à petites cellules, Immunothérapie, Tumeurs neuro-endocrines

Les inhibiteurs de checkpoints ont actuellement des autorisations de mise sur le marcher exclusivement pour les cancers non à petites cellules. Les résultats dans les autres types histologiques, notamment neuroendocrine à petites cellules (CPC) sont toutefois encourageants et de nombreux essais sont toujours en cours. Concernant les carcinomes neuroendocrines à grandes cellules en revanche, peu de données sont disponibles. 

L’étude rapportée ici concerne l’expression de PDL1 par les cellules tumorales et les cellules infiltratives chez 192 patients, dont 72 ayant un carcinome neuroendocrine à grandes cellules et 120 un CPC. Le test IHC était effectué avec un anticorps 28H6. L’expression de PTEN était également évaluée.

L’âge médian des patients était de 66 ans dans les deux populations histologiques. On notait (étonnamment) plus de non-fumeurs (environ 25%) dans la population de CPC. Au total PDL1 était exprimé sur les cellules tumorales de 29 patients (15,1%). On retrouve une infiltration de la tumeur par des cellules immunitaires dans 34,4% des cas (66 sur 192) et un marquage positif de PDL1 sur ces cellules dans 31,3% des cas (60 of 192), réalisant une excellente corrélation (p < 0,01). En revanche, on ne retrouve aucune corrélation entre le marquage des cellules tumorales et l’infiltration de la tumeur par les cellules immunitaires, ni entre le marquage tumoral et le marquage des cellules infiltratives. Il n’y a pas de différence de marquage  en fonction du tabagisme. En revanche on note d’importantes différences de marquage entre les deux types histologiques, l’infiltration par les cellules immunitaires étant plus fréquente dans les neuroendocrines à grandes cellules  (52,8% versus 23,3% [p < 0,01]) et l’expression de PD-L1 sur ces cellules infiltratives également  (45,8% versus 22,5% [p < 0,01]). On retrouve également un lien avec le stade de la maladie puisque les patients ayant un stade métastatiques avaient moins de cellules infiltratives et moins de fixation de PDL1 sur ces cellules, comparés aux patients avec des stades plus précoces (47,3% versus 20,8%, p = 0 ,01]) et 41,8% versus 21,8% [p < 0,01] respectivement). 

On retrouve l’infiltration par les cellules immunitaire comme facteur pronostique avec une médiane de survie de 11,3 mois pour les patients ayant une tumeur dans laquelle on retrouve des cellules infiltratives versus 6,8 mois pour les autres [p < 0,01]. Néanmoins, en analyse multivariée, seul le stade de la maladie ressort comme facteur pronostique. La charge mutationnelle des tumeurs a également été évalué et on retrouve un nombre important de mutation non synonymes, notamment en cas de mutation de PTEN. 

Au total, même s’il s’agit de petits effectifs, sur une analyse rétrospective, il semble que ces données aillent dans le sens d’une potentielle efficacité de l’immunothérapie  dans les tumeurs neuro endocrines, notamment à grandes cellules. Les études en cours telles que l’étude NIPINEC qui va bientôt ouvrir en France (cliquer ici) apporteront certainement des réponses.

 

 

 

 

Reference

Association of PD-L1 Expression with Tumor-Infiltrating Immune Cells and Mutation Burden in High-Grade Neuroendocrine Carcinoma of the Lung.

Kim HS, Lee JH, Nam SJ, Ock CY, Moon JW, Yoo CW, Lee GK, Han JY.

J Thorac Oncol2018; 13 : 636-648

Auteur

Anonyme