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Lancet oncology

La gestion des nodules dans l’étude NELSON : encore des résultats confirmatifs de l’intérêt de cette méthode.

2.01
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octobre 2014

Dépistage, Diagnostic précoce, Imagerie : Radiologie

Hier nous mettions en ligne un commentaire sur les cancers de l’intervalle de l ‘étude NELSON (/prev-em-onco/3756). Aujourd’hui voici un autre article sur les mêmes sujets de la même étude, consacré cette fois à la validation du schéma de surveillance des nodules proposé dans cette étude. Il s’agit du calcul de temps de doublement volumétrique à 3 mois qui permet de réduire le nombre de scanners qui sont effectués lorsqu’on suit les recommandations classiques.

Les auteurs ont repris les données des 2 premiers scanners et ont pris comme critère de jugement le risque d’avoir un cancer dans les 2 ans qui suivaient ces scanners en comparant ce risque de celui des participants qui avaient un scanner normal.

Les participants qui n’avaient pas de nodule aux deux premiers scanners avaient une probabilité faible de cancer broncho-pulmonaire dans les deux années qui suivaient. Chez tous les patients qui avaient un nodule cette probabilité augmentait à 2,5% mais la probabilité individuelle dépendait fortement du volume et du temps de doublement ;

Le volume :

  • Pour les sujets ayant un nodule dont le volume était inférieur à 100m3, la probabilité de cancer broncho-pulmonaire dans les deux années qui suivaient ne différait pas significativement des patients dont le scanner était normal, ce qui valide la pratique d’un simple scanner annuel.
  • Pour ceux dont le volume allait de 100 à 300 mm3, cette probabilité était de 2,4% et différait significativement de celle des patients dont le scanner était normal. Ils étaient considérés comme à risque intermédiaire.
  • Pour ceux dont le diamètre était de 300 mm3 cette probabilité était de 16,9%. Ils étaient considérés comme à haut risque.

Ces limites étaient assez proches de celles des diamètres fixées à moins de 5 mm, 5 à 10 ou plus de 10mm pour les quelles les probabilités de cancer broncho-pulmonaire dans les deux années qui suivaient étaient de 0,4%, 1,3 et 15,2%.        

Les temps de doublement :

  • La probabilité de cancer broncho-pulmonaire dans les deux années qui suivaient n’était pas significativement augmentée chez les patients dont le temps de doublement des nodules était ≥600 jours.
  • En revanche, elle était significativement augmentée à 4 chez ceux dont le temps de doublement était entre 400 et 600 jours.
  • Et cette probabilité était encore plus élevée à 9,9% chez ceux qui étaient  ≤ 400 jours.

Cette étude valide donc, avec des valeurs limites un peu différentes de celles initialement proposées, le fait que la détermination du volume et le calcul du temps de doublement sont bien à prendre en compte dans l’arbre décisionnel et permettent d’avoir une meilleure valeur prédictive positive[1] et de réduire ainsi le nombre de scanners de surveillance.

 



[1] 14,4% avec cette méthode contre 6,2% si on appliquait le protocole de l’ACCP. 

Reference

Lung cancer probability in patients with CT-detected pulmonary nodules: a prespecified analysis of data from the NELSON trial of low-dose CT screening.

Horeweg N1, van Rosmalen J2, Heuvelmans MA3, van der Aalst CM4, Vliegenthart R3, Th Scholten E5, Ten Haaf K4, Nackaerts K6, Lammers JW7, Weenink C8, Groen HJ9, van Ooijen P3, de Jong PA10, de Bock GH11, Mali W10, de Koning HJ4, Oudkerk M3.

Lancet Oncol. 2014 Oct 1 [Epub ahead of print]

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.