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Lung Cancer

La survie des malades atteints de cancer bronchique non à petites cellules dépend de l’activité du centre qui le prend en charge.

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août 2018

Aspects médico-économiques, Traitement des stades IV

Plusieurs études ont montré un lien entre le nombre de patients traités et la survie des patients atteints de cancers broncho-pulmonaires de stades I à III opérés. Ceci a bien été démontré en France notamment en ce qui concerne les complications post-opératoires des patients inclus dans le registre EPITHOR (cliquer ici) ou PMSI (cliquer ici). Il n’y a en revanche pas d’étude concernant les patients atteints de stades IV qui font l’objet de cette publication. 

Les auteurs ont réalisé cette étude à partir de la National Cancer Data Base américaine qui recueille les données d’environ 70% des patients atteints de cancer aux USA. A partir de 1 400 000 malades atteints de cancer bronchique non à petites cellules traités de 2004 à 2015, ces auteurs  ont retenu les données de 338 445  malades atteints de cancers de stade IV après avoir exclu diverses catégories de malades telles que ceux qui ont été traités dans plusieurs centres, qui ont plusieurs cancers ou pour lesquels certaines données, concernant notamment le suivi, manquaient.  

Le nombre médian des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IV et  pris en charge dans les établissements  chaque année était de 37. Ces établissements ont été classés en 4 groupes : groupe 1 : 1 à 23 malades, groupe 2 : 24 à 36, groupe 3 : 37 à 55 et groupe 4 : > 56. Les caractéristiques des patients de ces 4 groupes d’établissement n’étaient pas exactement les mêmes mais différaient peu. 

La première donnée intéressante est que les patients des centres à forte activité avaient plus de chance de recevoir un traitement.

La deuxième donnée importante est qu’en analyse multivariée le volume d’activité apparait comme un facteur pronostique indépendant. 

La durée médiane de survie des patients de groupe 1 et 2 était de 6 mois, celle des patients du groupe 3 était de 7 mois et celle des patients de groupe 4 était de 8 mois. 

Les taux de survie à 1 an, 3 ans et 5 ans étaient extrêmement proches dans les 4 types d’établissements chez les malades qui ne recevaient pas de traitement mais étaient, chez les malades qui recevaient un traitement systémique,  nettement plus élevés dans les centres à forte activité comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Survie des malades non traités (%)

Survie des malades traités (%)

 

1 an

3 ans

5 ans

1 an

3 ans

5 ans

Groupe 1

10

3

-

36

9

5

Groupe 2

10

3

-

36

9

4

Groupe 3

11

4

-

39

11

6

Groupe 4

11

3

-

43

13

6

Des différences en faveur des centres les plus actifs existent donc aux Etats Unis pour les cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques comme elles existent pour les cancers localisés. Toutefois, ces différences n’étaient, pour cette période de 2004 à 2015, pas très importantes, surtout si on se limite à l’examen des  durées médianes de survie. 

Il est  cependant probable que, dans les pays où tous les centres ne sont pas égaux dans l’accès aux médicaments innovants (thérapeutiques ciblées, immunothérapie),  ces écarts vont se creuser dans les prochaines années au fur à mesure que des médicaments de plus en plus efficaces verront le jour. L’organisation des soins doit permettre à tous les malades d’accéder à l’innovation, dans le cadre des essais cliniques notamment, mais aussi des programmes d’accès avant AMM. Cette organisation, permettant à tous l’accès à l’innovation, doit donc être plus que jamais une priorité. 

 

Reference

Association between hospital volume and mortality of patients with metastatic non-small cell lung cancer.

Goyal G, Kommalapati A, Bartley AC, Gunderson TM, Adjei AA, Go RS.

Lung Cancer2018; 122 : 214-219

 

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.