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Journal of Thoracic Oncology

Le site de la biopsie choisie pour déterminer le statut PD-L1 influence-t-il les résultats ?

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septembre 2020

Anatomo-pathologie, Immunothérapie

On sait depuis plusieurs études rétrospectives que le choix du site à  biopsier et le moment où la biopsie est réalisée sont l’un et l’autre susceptibles d’influencer le statut PD-L1  et donc peut-être aussi le choix du traitement. Toutefois la valeur prédictive du statut PD-L1  selon le siège de la biopsie et le moment où elle est réalisée est peu connue et le but de cette étude réalisée au MD Anderson est de savoir comment l’hétérogénéité spatio-temporelle influence ces résultats et est corrélée avec le bénéfice de l’immunothérapie dans les cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques. 

Deux populations ont été inclues dans cette étude :

  1. 1398 patients ayant un cancer bronchique non à petites cellules : leur âge médian était de 66 ans, 51 % étaient des femmes, 75 % étaient fumeurs ou anciens fumeurs. Plus des trois quarts présentaient un adénocarcinome. 

Dans cette population le statut PD-L1 était plus élevé chez les femmes et dans les cancer épidermoïdes.

Lorsque les sites métastatiques étaient biopsiés, l’expression de PD-L1 était significativement plus élevée lorsque le foie ou les surrénales étaient biopsiés, que lorsqu’il s’agissait de l’os ou du cerveau.

  1. 112 patients ont été biopsiés à deux reprises. Ces patients ont été divisés en 3 groupes selon qu’ils ont ou non reçu un traitement dans l’intervalle et selon la nature de ce traitement :
    1. Pas de traitement (n=35),
    2. Traitement autre que l’immunothérapie (n=59),
    3. Immunothérapie (n=18).

Parmi ceux qui n’ont pas reçu de traitement 51% avait un changement majeur de l’expression de PD-L1  qui pouvait aussi bien augmenter que diminuer. Ceux qui recevaient un traitement autre que l’immunothérapie dans près de la moitié des cas augmentaient leur taux de PD-L1.  Enfin,  les taux des 18 qui recevaient une immunothérapie diminuaient de façon importante chez 7 patients et n’augmentaient que chez 3. 

  1. Enfin, pour apprécier la valeur prédictive de PD-L1  un groupe a été constitué avec des malades atteints de cancer de stade IV, traités par une immunothérapie, ayant  une tumeur mesurable et n’ayant ni mutation EGFR ni  réarrangement ALK. Parmi ces 398 patients, le poumon ou la plèvre ont été biopsiés chez 252, les adénopathies chez 85 et les métastases chez 61. Un statut PD-L1 élevé sur les prélèvements effectués au niveau du poumon ou des métastases était associé avec un meilleur taux de réponse, une meilleure survie sans progression , et une meilleure survie. En revanche lorsque le prélèvement était ganglionnaire, aucune corrélation n’était mise en évidence.

Les conclusions de cette étude sont qu’il faut privilégier les biopsies en dehors des ganglions. Retenons néanmoins que ses résultats doivent être confirmés, ne serait-ce que  parce que, si cette série est numériquement globalement très importante, les effectifs des sous-groupes,  le sont beaucoup moins. 

  

Reference

Programmed Death-Ligand 1 Heterogeneity and Its Impact on Benefit From Immune Checkpoint Inhibitors in NSCLC.

Hong L, Negrao MV, Dibaj SS, Chen R, Reuben A, Bohac JM, Liu X, Skoulidis F, Gay CM, Cascone T, Mitchell KG, Tran HT, Le X, Byers LA, Sepesi B, Altan M, Elamin YY, Fossella FV, Kurie JM, Lu C, Mott FE, Tsao AS, Rinsurongkawong W, Lewis J, Gibbons DL, Glisson BS, Blumenschein GR Jr, Roarty EB, Futreal PA, Wistuba II, Roth JA, Swisher SG, Papadimitrakopoulou VA, Heymach JV, Lee JJ, Simon GR, Zhang J.

J Thorac Oncol 2020; 15 : 1449-1459

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.