Les atteintes pulmonaires de la cigarette électronique : une nouvelle séries de cas.

Depuis juin 2019, 1888 cas d’évènements liés au vapotage ont été documentés aux USA. Ces événements étaient multiples incluant, des pneumopathie organisées, à  éosinophiles, lipidique, ou d’hypersensibilité et même des pneumothorax. En septembre dernier nous commentions ici  la première importante publicationrapportant de nombreux cas de pneumopathies sévères associées à un usage récent et répété de la cigarette électronique qui étaient survenues chez des sujets jeunes et sans antécédents (cliquer ici).  Les cas d’atteintes pulmonaires parfois sévères voire mortels regroupés sous l’appellation d’EVALI (e-cigarette, or vaping, product use associated lung injury) se sont multipliés et ont attiré l’attention du grand public. 

Les auteurs rapportent ici une série rétrospective de 12 cas associant insuffisance respiratoire d’origine indéterminée avec verre dépoli bilatéral et usage d’e-cigarettes observés dans un seul centre,  l’ University of Rochester Medical Center,  sur une période de 2 mois de juin à septembre 2019. 

L’âge médian de ces 12 patients était de 27 ans et 7 étaient de sexe masculin. Tous les patients étaient en bonne santé au préalable et trois d’entre avait des antécédents asthmatiques. Ces patient avait des symptômes variés depuis environ une semaine. Les symptômes les plus fréquents étaient la dyspnée (n=10) la fièvre (n=10), les vomissements (n=10) et la toux  (n=9), le plus souvent non productive (n=5). Aucun patient n’a eu de contact avec une personne présentant une infection. 

Onze des 12 patients inhalaient régulièrement des produits à base de THC (tetrahydrocannabinol) et un seulement n’utilisait qu’un produit à base de nicotine. 

A l’arrivée aux urgences, 9 des 12 patients étaient hypoxiques, 8 avaient une tachycardie et 9 avaient de la fièvre. Tous les patients présentaient une hyperleucocytoses à polynucléaires neutrophiles mais aucun n’avait d’éosinophilie Dix patient présentaient un syndrome inflammatoire. Aucun agent infectieux n’était détecté. Le scanner objectivait des images diffuses de verre dépoli qui dans 7 cas épargnaient les régions sous-pleurales. Quatre patients ont eu un LBA.  Ces lavages montraient une prédominance de macrophages dont un avec des sidérophages et un chargé de substances lipidiques et tous les 4 ne retrouvaient aucun agent infectieux. 

Huit des 12 patients ont été hospitalisés en soins intensifs, la moitié ont été traités par VNI et un a été intubé. Huit patients ont reçu une corticothérapie à la dose de 40 mg de méthylpredlisolone. La durée médiane d’hospitalisation était de 7 jours. Chez les 6 patients qui ont eu un suivi 5 ont eu une résolution complète de leurs symptômes et tous les 6 ont eu une régression complète des images en verre dépoli.  

Un algorithme extrêmement bien fait de l’approche diagnostique et de la prise en charge de ces EVALI accompagne cet article. Nous conseillons au lecteur de le conserver parmi ses documents de référence.