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Lung Cancer

Réponse pathologique après immunochimiothérapie : de nouvelles données issues d’une analyse rétrospective monocentrique

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octobre 2022

Anatomo-pathologie, Chirurgie, Immunothérapie, Traitement péri-opératoire

L’utilisation de traitement systémique préopératoire a montré son intérêt pour les stades localisés de CBNPC (stade II>4cm à IIIA) avec la chimiothérapie initialement et avec l’immunothérapie (seule ou en association à la chimiothérapie) depuis quelques années. L’analyse de l’étude CheckMate 816 présentée au dernier congrès de l’ESMO 2022 a montré que le bénéfice en survie est corrélé à l’obtention d’une réponse pathologique sur la pièce opératoire et/ou sur les ganglions médiastinaux, avec un devenir très différents par rapport aux patients qui n’obtiennent pas de réponse, ni sur la tumeur ni sur les adénopathies. Le taux de réponse en fonction du statut ganglionnaire est rarement rapporté. L’étude rapportée ici est une étude rétrospective qui a concerné 59 patients traités par une chimiothérapie+immunothérapie néoadjuvante entre novembre 2019 et décembre 2021 dans un seul hôpital de Pékin.  L’âge médian de la cohorte était de 61.34 ans (+/- 7.81 ans), on notait 84.4% d’hommes, les épidermoïdes représentaient 44 patients et les adénocarcinomes 14. En post opératoire, on notait 17 patients (28.81%) de réponse pathologique partielle. Les auteurs notent que les patients de stades IIA-IIB ont de meilleures réponses que les patients de stades IIIA-IIIB (p=0.045) et les patients n’ayant pas d’extension N2 ont de meilleures réponses que ceux qui ont une atteinte N2 (p=0.001). L’efficacité du traitement néo adjuvant n’était pas corrélée au statut tabagique, à la taille de la tumeur, au type histologique ni à la localisation tumorale. En revanche, les patients en réponse pathologique, avaient également une réponse radiologique lors de la réévaluation pré opératoire (ce qui n’est pas toujours rapporté dans les essais notamment lorsque le traitement néo adjuvant semble trop court pour laisser le temps à la réponse radiologique d’apparaitre). Le statut PDL1 était connu pour 31 patients (70.96%). Il n’est pas noté de corrélation entre la réponse pathologique complète et le niveau d’expression de PDL1 (p>0.05). Il n’y a pas non plus de corrélation entre la réponse pathologique et l’inhibiteur de point de contrôle prescrit, le nombre de cycles ou la réponse radiologique. En termes de prise en charge chirurgicale, seuls deux patients n’étaient pas R0. Le temps opératoire médian était de 159 minutes et la durée médiane d’hospitalisation en soins intensifs de 1 jour. 

Une évaluation des niveaux de cellules immunes à la base line et après chirurgie était possible chez 16 sur les 59 patients. Les analyses portaient sur le taux de lymphocytes T, B, de natural killers, de lymphocytes T activés, T reg, etc…On note que 7 patients sur les 16 (43.75%) avaient une réponse pathologique complète. On note qu’un niveau plus faible de lymphocytes T surtout de LT « épuisés » à la base line, et un haut niveau de natural killers à la base line, sont associés à la réponse pathologique (p<0.05). Ceci a effectivement été rapporté dans la littérature, avec un rôle négatif des lymphocytes T « épuisés » sur la réponse aux immunothérapies. Néanmoins ces taux peuvent évoluer sous traitement par immunochimiothérapie néoadjuvante, ce qui pourrait être un reflet du système immunitaire global du patient mais la taille des effectifs de cette étude ne permet pas de conclure.  

Il s’agit donc d’une analyse rétrospective monocentrique avec des données très étoffées qui confirment en données de vie réelles des constatations déjà publiée. La taille des effectifs et la méthodologie ne permettent pas de tirer de conclusion très solides mais identifient des pistes interessantes. 

 

Reference

Ma T, Wen T, Cheng X, Wang Y, Wei P, Yang B, Yi L, Wang X, Yan Z, Wang J, Liu Z. 

Pathological complete response to neoadjuvant chemoimmunotherapy correlates with peripheral blood immune cell subsets and metastatic status of mediastinal lymph nodes (N2 lymph nodes) in non-small cell lung cancer. 

Lung Cancer 2022; 172 : 43-52

Auteur

Anonyme