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Journal of Clinical Oncology

Surveillance après traitement à visée curative : les recommandations de l’ASCO

2.01
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mars 2020

Surveillance

Ces recommandations de l’ASCO s’appliquent aux patients qui ont été traités de façon curative pour un cancer bronchique non la petite cellule ou pour un cancer à petites cellules de stade I à III et qui n’ont pas de signe de récidive. Elles incluent les patients traités par la chirurgie, la radiothérapie stéréotaxique et la radiochimiothérapie. Elles ont pour objectif de répondre aux questions suivantes :

1)    Quelle doit être la fréquence des examens d’imagerie ? 

2)    Quelles sont les meilleures examens d’imagerie à proposer ? 

3)    Est-ce que l’âge ou le PS doivent influencer la réalisation des examens d’imagerie ?

4)    Y a-t-il une place pour le dosage des biomarqueurs sériques ? 

5)    Quel est le rôle de l’imagerie cérébrale ?

La méthodologie est celle qui est en général adoptée pour ce type de recommandations : à partir de 1296 études identifiées dans la littérature, seulement 14 études ont été retenues qui sont apparues comme susceptibles de guider les recommandations. Il s’agit d’une revue systématique associée à une méta analyse, de deux essais randomisés, d’une étude pilote et du seul essai randomisé à effectifs importants, l’essai IFCT 03-02 dont les premiers résultats ont été présentés à l’ESMO (cliquer ici), de trois cohortes prospective, d’une étude cas-contrôle, et de sept études rétrospectives.

1)    Quelle doit être la fréquence des examens d’imagerie ?

Les auteurs proposent d’effectuer des examens d’imagerie à la recherche d’une récidive tous les 6 mois pendant 2 ans, puis secondairement dans les 2 années qui suivent à la recherche d’un nouveau cancer primitif. C’est un avis d’expert à faible niveau de preuve. 

2)    Avec quelle imagerie ? 

-       Un scanner du thorax et du haut abdomen, de préférence injecté, est le seul examen proposé pour les deux premières années. 

-       Pour les années suivantes c’est un scanner low dose qui doit être choisi comme pour le dépistage, puisque la problématique est la même.

-       La TEP-FDG ne doit pas être réalisée. Sa sensibilité est moins bonne pour les petits adénocarcinomes et les lésions en verre dépoli et son coût et son irradiation sont supérieurs à ceux du scanner. 

3)    Existe-t-il des facteurs liés au patient qui soient susceptibles de modifier ces indications ? 

Il y a peu de données et rien n’indique notamment que l’âge ne modifie cette stratégie. Seuls les malades qui ne peuvent pas recevoir un traitement en cas de récidive ou de deuxième cancer ou qui le refuseraient ne devraient pas bénéficier d’une telle surveillance. 

4)    Existe-t-il une place pour les biomarqueurs ? 

Dans l’état actuel des connaissances et en en dehors d’études de recherche clinique, aucun marqueur ne doit être utilisé.

5)    Quel est le rôle de l’IRM cérébrale dans la surveillance des cancers bronchiques non à petites cellules et dans les cancers bronchiques à petites cellules ? 

-       Pour  les patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de stades I a , il n’y en a aucun.  

-       On doit proposer aux patients qui ont reçu un traitement à visée curative pour un cancer bronchique à petites cellules de stades I à III et qui n’ont pas reçu d’ irradiation prophylactique cérébrale une IRM cérébrale tous les 3 mois pendant les 2 premières années puis tous les 6 mois. Cette même surveillance peut être également proposée aux patients qui ont eu une irradiation prophylactique cérébrale 

 

 

Reference

Lung Cancer Surveillance After Definitive Curative-Intent Therapy: ASCO Guideline.

Schneider BJ, Ismaila N, Aerts J, Chiles C, Daly ME, Detterbeck FC, Hearn JWD, Katz SI, Leighl NB, Levy B, Meyers B, Murgu S, Nekhlyudov L, Santos ES, Singh N, Tashbar J, Yankelevitz D, Altorki N.

J Clin Oncol 2020; 38 : 753-766

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.