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Journal of Thoracic Oncology

Le statut mutationnel de l’EGFR est fortement lié à l’efficacité des traitements de deuxièmes lignes ou plus par TKI-EGFR.

2.01
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septembre 2012

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons déjà rapportés sur ce site une partie des travaux de l’étude française ERMETIC qui est une grande étude multicentrique prospective coordonnée par Jacques Cadranel soutenue par l’INCa et gérée avec l’aide de l’IFCT dont le but était de progresser dans la standardisation du diagnostic moléculaire des mutations EGFR et KRAS.  Le premier volet était essentiellement consacré à la validation des techniques (/prev-em-onco/2143) et le troisième concernait les aspects médico-économiques (/prev-em-onco/2772).

Voici maintenant publié le deuxième volet, probablement le plus intéressant pour le clinicien, puisqu’il s’intéresse à la survie des malades de cette cohorte qui n’est pas issue d'un essai thérapeutique mais est le reflet des pratiques de la « vraie vie ».

Sur 530 patients inclus en 2007 et 2008, 522 ont été gardés pour l’analyse avec un suivi moyen de 22 mois. Parmi ceux ci, on disposait des résultats de la recherche de mutations EGFR et KRAS chez 307. 

Pour les autres, 102 (20%) n’avaient pas d’échantillon suffisant, 55 (11%) n’avaient pas de DNA amplifié et pour 58 (11%) l’un des résultat manquait.

Parmi ces 307 patients, 221 n’avaient pas de mutation EGFR ou KRAS, 44 une mutation EGFR et 42 une mutation KRAS.

Les différences cliniques significatives entre ces 3 groupes de patients concernaient le tabagisme (près de la moitié des mutés EGFR étaient non fumeurs, alors que seulement 17% des non mutés et 0% des KRAS) et l’histologie (74% des mutés avaient un adénocarcinomes contre 58% des non fumeurs).   

Tous les patients ont reçu de l’erlotinib (le gefitinib a été enregistré en Europe après cette étude) et pour près de la totalité des malades en 2éme (46%) ou 3éme ligne ou plus (44%), 10% seulement le recevant en première ligne probablement dans le cadre d’essais thérapeutiques puisque l’erlotinib n’était pas enregistré à cette époque en première ligne.

La date de début du calcul de la PFS et de la survie globale était la date de début du traitement par l’erlotinib.

La PFS médiane était de 2,4 mois. La survie globale médiane était de 5,6 mois. Selon que ces patients avaient reçu l’erlotinib en première, deuxième ou troisième ligne, les médianes de survie globale étaient respectivement de 8,2, 6,7 et 4,5 mois.

Les principaux facteurs indépendants associés à la PFS et à la survie globale étaient le PS, le tabagisme, le type histologique et le nombre de sites métastatiques. Les mutations étaient également fortement associés à la PFS (notamment pour l’EGFR, HR=0.5, CI : 0.3–0.7).

Le statut EGFR était ainsi pour ces malades traités pour la plupart en 2éme ligne ou plus le meilleur facteur prédictif de PFS. C’est probablement le message le plus important de cette étude.

 

 

Reference

Impact of Systematic EGFR and KRAS Mutation Evaluation on Progression-Free Survival and Overall Survival in Patients with Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer Treated by Erlotinib in a French Prospective Cohort (ERMETIC Project-Part 2).

Cadranel J, Mauguen A, Faller M, Zalcman G, Buisine MP, Westeel V, Longchampt E, Wislez M, Coudert B, Daniel C, Chetaille B, Michiels S, Blons H, Solassol J, De Fraipont F, Foucher P, Urban T, Lacroix L, Poulot V, Quoix E, Antoine M, Danton G, Morin F, Chouaid C, Pignon JP.

J Thorac Oncol  2012; 7 : 1490-1502

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.