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Lancet oncology

Qualité de vie rapportée par les patients dans l’étude PACIFIC

2.01
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décembre 2019

Immunothérapie, Qualité de vie / Soins palliatifs, Traitement des stades III

Encore une publication qui concerne l’évaluation de la qualité de vie auto rapportée par les patients, cette fois dans l’essai PACIFIC. Pour mémoire, il s’agit d’une vaste étude de phase III comparant une radio-chimiothérapie concomitante suivie de durvalumab versus un placebo en consolidation pendant 12 mois, pour des patients en stades localement avancés (stades III) inopérables. 

L’étude publiée cette fois est basée sur les questionnaires auto administrés de 476 patients traités par durvalumab, et 237 patients sous placebo, inclus entre Mai 2014, et Avril 2016. En Mars 2018, le suivi médian était de 25,2 mois. Le taux de remplissage des questionnaires était particulièrement bon puisque on note plus de 79% des patients sous durvalumab et plus de 82% des patients sous placebo qui ont complété les questionnaires jusqu’à la semaine 48

Il n’a pas été noté, dans les analyses pré-spécifiées, de différence cliniquement significative en ce qui concerne l’évolution des principaux symptômes. On retrouvait une tendance à une moindre dégradation des douleurs « autres » (c’est à dire autres que thoraciques, membres supérieurs ou épaules) sans toutefois que cela transparaisse dans les questionnaires classiques (QLQ-C30 pain, QLQ-LC13 chest pain, QLQ-LC13 arm ou shoulder pain).  Il n’était pas noté de différence significative en termes d’état de santé général (EQ-5D, EQ-VAS).

Dans des analyses post-hoc dans lesquelles la détérioration des symptômes devait être confirmée à l’évaluation suivante, on notait une dégradation moins rapide des scores pour les nausées, vomissements, insomnie, constipation, douleurs thoraciques, des bras et des épaules…d’état général global et de qualité de vie. Il n’était pas noté de différence en ce qui concerne les autres symptômes ni sur les échelles de scores fonctionnels. 

Les auteurs ont comparé également en analyse post-hoc, les scores des patients de l’essai PACIFIC à ceux de patients non sélectionnés (n=1262) issus d’une cohorte de patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules dont 1046 stades III-IV de l’EORTC. Les patients de PACIFIC quel que soit le bras, rapportent de meilleurs scores que les patients « témoins » de référence. 

Les auteurs expliquent d’une part que ces résultats ne vont pas à l’encontre de l’administration du durvalumab, dans le sens où cette consolidation permet d’améliorer la survie sans progression, sans altérer la qualité de vie. D’autre part, les scores symptômes ne pouvaient pas aussi facilement s’améliorer (par rapport à ce qui est rapporté avec les autres inhibiteurs de points de contrôle utilisés dans les stades métastatiques) du fait même que chez les patients de l’étude, « seulement localement avancés et non métastatiques », ces scores symptômes étaient moins élevés à la base line. 

La conclusion est que l’absence d’altération de la qualité de vie rapportée, associée à une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale, valide l’administration de 12 mois de durvalumab en consolidation chez les patients de stades III n’ayant pas progressé après une radio-chimiothérapie (concomitante dans l’essai). 

 

 

 

 

Reference

Patient-reported outcomes with durvalumab after chemoradiotherapy in stage III, unresectable non-small-cell lung cancer (PACIFIC): a randomised, controlled, phase 3 study.

Hui R, Özgüroğlu M, Villegas A, Daniel D, Vicente D, Murakami S, Yokoi T, Chiappori A, Lee KH, de Wit M, Cho BC, Gray JE, Rydén A, Viviers L, Poole L, Zhang Y, Dennis PA, Antonia SJ.

Lancet Oncol  2019; 20 1670-1680

Auteur

Anonyme