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Journal of Thoracic Oncology

Un mise au point sur les cancers pulmonaires neuroendocrines à grandes cellules

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août 2015

Tumeurs neuro-endocrines

Il est rare de lire une revue générale sur les cancers pulmonaires neuroendocrines à grandes cellules et à ce titre cette revue est particulièrement intéressante.

On se souvient que les tumeurs neuroendocrines pulmonaires comportent 4 entités bien distinctes : a côté de ces tumeurs on retrouve  les carcinoïdes typiques et atypiques à propos des quels des recommandations européennes ont été récemment publiées (/prev-em-onco/4010) et les cancers bronchiques à petites cellules.

Que retenir de cette mise au point ?

C’est une tumeur relativement rare (2-3% des tumeurs opérées) qui est plus fréquente chez l’homme et est liée au tabac. Elle est souvent asymptomatique et très fréquemment associée à des adénopathies (60-80%) et des métastases (40%).

Leur bilan est le même que celui des cancers bronchiques non à petites cellules. Comme il existe des récepteurs à la somatostatine, les techniques de scintigraphie spécifiques ont été proposées à côté de la TEP-FDG dont la sensibilité reste controversée. 

Le diagnostic qui nécessite la pratique de l’immunohistochimie est bien détaillé, notamment le diagnostic différentiel avec les cancers bronchiques à petites cellules. Il est souvent difficile sur de petites biopsies.

Quand la tumeur est résécable, ce qui n’est pas fréquent (30% des patients peuvent bénéficier d’une résection curative), la chirurgie première est la meilleure option.

L’intérêt de la chimiothérapie pré ou post-opératoire est très probable mais avec  un niveau de preuve faible basée sur des comparaisons de séries de cas. Le traitement est le même que celui des cancers bronchiques à petites cellules.

Dans les formes avancées, les auteurs proposent fréquemment une radiothérapie sans qu’existe non plus de niveau de preuve élevé.

Dans les formes métastatiques, le traitement doit être le même que celui des cancers bronchiques à petites cellules avec un taux de réponse élevé mais une durée de survie courte comme l’avait montré il y a deux ans une étude française (/prev-em-onco/3332).  Le lecteur pourra lire également les quelques données disponibles sur les traitements de deuxième ligne et les perspectives d’avenir.

Cette revue de la littérature qui comporte plus de 70 références et qui passe en revue tous les aspects de cette tumeur doit être conservée par tous ceux qui s’intéressent à l’oncologie pulmonaire. Elle est en accès libre (http://journals.lww.com/jto/toc/2015/08000).

Reference

Pulmonary Large-Cell Neuroendocrine Carcinoma: From Epidemiology to Therapy.

Fasano M, Della Corte CM, Papaccio F, Ciardiello F, Morgillo F.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1133-41

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.