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Lancet oncology

L’afatinib est-il actif chez les patients dont la tumeur présente des mutations non usuelles ?

2.01
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juillet 2015

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Thérapeutique ciblée

Nous avons analysé sur ce site plusieurs articles sur le traitement des mutations rares de l’EGFR qui faisaient état de taux de réponse et de survie sans progression sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR inférieurs à ceux qui sont observés pour les mutations usuelles ((/prev-em-onco/3519, /prev-em-onco/3543, /prev-em-onco/3859, /prev-em-onco/3864, /prev-em-onco/3942) de sorte que beaucoup d’auteurs suggèrent de réserver ces traitements à la deuxième ligne et de donner à ces patients en première ligne une chimiothérapie  (/prev-em-onco/3859).

L’étude qui est présentée ici et une analyse des données de trois essais cliniques menés chez des patients présentant une mutation EGFR : Lux-Lung 2,  un essai de phase II de monothérapie  et Lux-Lung 3 et 6, 2 essais cliniques de phase III  bien connus, comparant 2 associations de chimiothérapie à l’afatinib en première ligne (/prev-em-onco/3404).

Sur 838 patients traités dans ses études, 100 présentaient une mutation non commune. 75 ont reçu de l’afatinib et 25 une chimiothérapie.

Les 75 patients traités par afatinib ont été divisés en 3 groupes :

-       un premier groupe (n=38) correspondant à des mutations ponctuelles et des duplications dans les exons 18-21,

-       un deuxième groupe (n=14) avec des mutations Thr790Met de l’exon 20,

-       et un troisième groupe (n=23) avec des insertions de l’exon 20.

Les réponses et les survies sous traitement par l’afatinib sont différentes entre les groupes comme le montre le tableau ci dessous :

 

Réponse (%)

Durée de réponse (mois)

Taux de contrôle (%)

PFS  (mois)

Survie (mois)

Groupe 1

71

11

84

11

19

Groupe 2

14

8

64

3

15

Groupe 3

9

7

65

3

9

Parmi les patients du groupe 1, l’activité de l’afatinib a été particulièrement intéressante chez les patients qui avaient une mutations Gly719Xaa et Ser768IIe qui avaient sous traitement des survie sans progression  respectivement à 14,8 et 14,7 mois.

Chez les 25 patients qui ont reçu une chimiothérapie, 6 ont répondu (24%) et la survie sans progression  médiane a été de 8,2 mois.

Après la lecture de cet article, on ne peut plus penser simplement, en divisant les patients en deux groupes, mutations fréquentes versus mutations rares : avec la réserve qu’on est face à des petits groupes de malade, il semble bien que le choix en  première ligne de l’afatinib ou de la chimiothérapie dépende du type de mutations rares en cause

Reference

Clinical activity of afatinib in patients with advanced non-small-cell lung cancer harbouring uncommon EGFR mutations: a combined post-hoc analysis of LUX-Lung 2, LUX-Lung 3, and LUX-Lung 6.

Yang JC, Sequist LV, Geater SL, Tsai CM, Mok TS, Schuler M, Yamamoto N, Yu CJ, Ou SH, Zhou C, Massey D, Zazulina V, Wu YL.

Lancet Oncol. 2015 Jun 4. [Epub ahead of print]

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.