Journal of Thoracic Oncology

Comment améliorer au quotidien les taux de succès des recherches de mutations EGFR?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2014

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

Cette étude rétrospective canadienne a pour but de définir les paramètres qui  sont corrélés au taux de succès d’une analyse moléculaire.

Pendant une période de 2 ans, 2651 échantillons ont été adressés pour recherche de mutations EGFR ; 2039 étaient des prélèvements histologiques et 612 cytologiques.

D’emblée, 247 échantillons ont été écartés du fait que l’échantillon soumis n’était pas tumoral, et 111 du fait que d’autres prélèvements provenant de la même tumeur avait été adressés. Il restait donc finalement 2293 prélèvements dont plus des 3/4 étaient histologiques.

Parmi ces examens, 124 échantillons (5,4 %) n’ont pas pu aboutir à un diagnostic du fait d’un échec de la PCR.

Quels sont les éléments prédictifs de cet échec ?

  • Les taux d ‘échecs ne différaient pas significativement selon que les prélèvements étaient histologiques ou cytologiques.
  • Parmi les prélèvements histologiques, la cellularité tumorale était positivement associée avec le taux de succès du test.
  • Les prélèvements par lobectomie avaient un meilleur taux de succès que les prélèvements biopsiques de lésion primitive ou des lésions métastatiques. Parmi les petites biopsies, ce sont celles qui étaient issues de la tumeur primitive qui avaient le plus fort taux d’échec.
  • En ce qui concerne les prélèvements cytologiques,  le compte cellulaire été corrélé  avait le taux de succès de l’examen.

Pour 26 patients, non inclus dans cette analyse, des tests multiples ont été effectués sur la même lésion, en général du fait d’un résultat initial non concluent (n=24). Sur ces 24 échantillons qui initialement n’avaient pas permis un diagnostic, 20 diagnostics ont été secondairement obtenus.

Parmi les cas testé avec succès, 446 (20,6%) avaient une mutation usuelle,  soit une délétion de l’exon 19 (n=239), soit une mutations L858R de l’exon 21 (n=207).

Ces mutations étaient plus fréquentes lorsque les facteurs cliniques bien connus,  tel que le sexe féminin, l’origine asiatique, ou un tabagisme absent ou faible, étaient présents. 

Un certain nombre de facteurs histologiques étaient également prédictifs d’un taux élevé de mutations : TTF1 positif en immunohistochimie, caractère non mucineux, tumeur bien ou moyennement différenciée.

À noter enfin que les prélèvements d’origine osseuse étaient ceux qui de loin avaient le taux d’échec le plus élevé.

Reference

Sample Features Associated with Success Rates in Population-Based EGFR Mutation Testing.

Shiau CJ, Babwah JP, da Cunha Santos G, Sykes JR, Boerner SL, Geddie WR, Leighl NB, Wei C, Kamel-Reid S, Hwang DM, Tsao MS.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 947-56.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer