Journal of Thoracic Oncology

Infiltration lymphocytaire et statut PD-L1 des malades atteints de CBPC associés à un syndrome para-néoplasique neurologique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2019

Immunothérapie, Anatomo-pathologie, Cancers à petites cellules, syndromes para-néoplasiques

Les carcinomes à petites cellules pulmonaires s’accompagnant d’un syndrome para néoplasique neurologique ont de longue date la réputation d’avoir un meilleur pronostic. Il est effectivement fréquent d’avoir en pratique courante des patients avec une longue survie mais un handicap fonctionnel important qui grève leur qualité de vie de façon significative. L’hypothèse évoquée était celle d’une meilleure reconnaissance des antigènes tumoraux par les cellules immunitaires avec un microenvironnement péritumoral différent. Néanmoins, aucune étude à ce jour ne s’était intéressée spécifiquement à la physiopathologie de ces patients sur le plan de la réaction immunitaire. C’est maintenant chose faite via cette publication du Journal of Thoracic Oncology dans laquelle ont été repris les dossiers de 145 patients issus d’une même institution entre 1998 et 2014.

Pour cette étude, 55 patients présentaient un syndrome paranéoplasique (25 neurologique et 30 endocrinien) et 90 patients « contrôles » sans syndrome paranéoplasique ont été sélectionnés. On notait plus de formes localisées de la maladie parmi les patients avec un syndrome paranéoplasique neurologique (56%) par rapport à ce qui est retrouvé en cas de syndrome endocrinien (37%), mais la différence n’était pas significative (p= 0,152). Il n’y avait pas de différence en terme de caractéristiques des patients (âge, statut tabagique …) mais il y a pourtant une différence significative de proportion de patients qui n’ont reçu aucun traitement systémique, dans 24% en cas de syndrome neurologique associé, dans  7% en cas de syndrome endocrinien et dans 5% seulement en l’absence de syndrome paranéoplasique dans le groupe contrôle (p=0.007).

Même en incluant les patients n’ayant reçu aucun traitement, la médiane de survie des patients avec syndrome neurologique est doublée par rapport à celle des autres patients (OS médiane à 24 mois versus 12 mois pour les syndrome endocriniens versus 13 mois pour le groupe contrôle).  On retrouve la même tendance en PFS (respectivement PFS médiane 14 mois versus 6 mois versus 7 mois). Cette différence est bien entendu encore plus importante lorsque l’analyse ne concerne que les patients qui ont reçu un traitement. Et la différence reste significative en analyse multivariée en incluant l’âge le sexe et le stade. 

Les analyses ont également porté sur l’infiltration lymphocytaire et sur le statut PDL1. Seuls 37 échantillons provenant de 34 patients ont pu être analysés. On retrouve un statut PDL1 significativement plus intensément exprimé chez les patients ayant un syndrome neurologique par rapport aux patients ayant un syndrome endocrinien ou par rapport au groupe contrôle. Très peu de patients avec un syndrome neurologique étaient PDL1 négatifs par rapport aux autres patients. L’interaction PD1/PDL1 était plus importante chez les patients avec un syndrome neurologique (p=0,014). On retrouve également une infiltration lymphocytaire plus intense chez ces patients (p=0,033). 

Il s’agit donc de la plus grande série publiée (même si les échantillons peuvent sembler relativement petits dans chaque groupe) qui permet de faire le lien entre des observations cliniques anciennes et des explications physiopathologiques à l’heure de l’avènement de l’immunothérapie et des connaissances sur le micro environnement immunitaire péritumoral. 

 

Reference

Improved Prognosis and Increased Tumor-Infiltrating Lymphocytes in Patients Who Have SCLCWith Neurologic Paraneoplastic Syndromes.

Iams WT, Shiuan E, Meador CB, Roth M, Bordeaux J, Vaupel C, Boyd KL, Summitt IB, Wang LL, Schneider JT, Warner JL, Zhao Z, Lovly CM.

J Thorac Oncol 2019; 14 : 1970-1981

71 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer