Annals of Oncology

Le statut PDL1 peut différer selon le site biopsié.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2016

Immunothérapie, Anatomo-pathologie

La plupart des études montrent un lien entre le taux d’expression de PDL1 et l’activité des anti PD1 et anti PDL1. Toutefois, beaucoup d’auteurs s’interrogent sur la reproductibilité  des résultats de ces examens selon le siège et la date des prélèvements.

La question posée par cette étude est de savoir si les résultats de l’immunohistochimie sont les mêmes lorsque des patients ont eu dans un temps court deux prélèvements : une biopsie diagnostique (fibroscopie ou biopsie transthoracique) et un prélèvement chirurgical.

La population étudiée a été constituée rétrospectivement à partir de malades opérés au CHU de Nice entre 2006 et 2015 et pour les quels ces deux prélèvements étaient disponibles. Ils ne devaient pas avoir reçu de chimiothérapie ou radiothérapie préopératoires. L’immunohistochimie a été réalisée avec le test de Roche/Ventana. La lecture était réalisée par 4 pathologistes senior qui ne connaissaient pas les données cliniques. En cas de divergences de lecture, les lames étaient revues pour obtenir un consensus.

Le taux de discordance entre les 4 pathologistes était de 6%.

Surtout, le taux de discordance entre la pièce opératoire et les biopsies bronchiques était extrêmement élevé, à 48%, qu’il s’agisse de l’analyse des cellules tumorales ou de l’environnement immunitaire. Globalement les biopsies étaient beaucoup moins souvent positives que les prélèvements chirurgicaux, surtout en ce qui concerne l’environnement immunitaire.

Ces résultats sont particulièrement intéressants car ils peuvent, s’ils sont confirmés par des études prospectives, signifier qu’un certain nombre de patients présentant des cancers disséminés et donc diagnostiqués par des biopsies de petite taille risqueraient de ne pas bénéficier à tort d’anti PD1 ou anti PDL1.  Ils expliqueraient aussi qu’un certain nombre de patients PDL1 négatifs puissent répondre aux anti PD1 et PDL1. Beaucoup de questions demeurent cependant dont on ne doute pas  qu’elles feront l’objet d’une recherche clinique active dans ces prochaines années : quelle immunohistochimie utiliser ? Doit-on s’intéresser de la même façon à la tumeur et à l’environnement tumoral ? Quel seuil pour quelle technique ? Comment les résultats évoluent-ils dans le temps ? Quel est le nombre minimum de biopsies à réaliser pour  dire qu’un test est négatif sans trop de risque de se tromper ? Faut-il mieux biopsier la tumeur primitive ou les métastases ? 

Pour l’instant, souvenons nous en tout cas que, si l’intérêt de l’immunomarquage n’est pas démontré dans les épidermoïdes (cliquer ici), dans les non épidermoïdes en tout cas les résultats thérapeutiques sont meilleurs chez les patients PDL1 positifs traités par nivolumab. C’est le cas notamment du nivolumab dans les cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïdes (cliquer ici), du pembrolizumab (cliquer ici) et  de l’atézolizumab. 

Reference

Comparative study of the PD-L1 status between surgically resected specimens and matched biopsies of NSCLC patients reveal major discordances: a potential issue for anti-PD-L1 therapeutic strategies.

Ilie M, Long-Mira E, Bence C, Butori C, Lassalle S, Bouhlel L, Fazzalari L, Zahaf K, Lalvée S, Washetine K, Mouroux J, Vénissac N, Poudenx M, Otto J, Sabourin JC, Marquette CH, Hofman V, Hofman P.

Ann Oncol 2016; 27 : 147-53.

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