Journal of Thoracic Oncology

L’immunothérapie par pembrolizumab peut entrainer de longues réponses chez les patients atteints de carcinome thymique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2021

Immunothérapie, Tumeurs thymiques

Les carcinomes thymiques sont des tumeurs de prise en charge difficile lorsque la chirurgie n’est pas indiquée. La présence de syndromes para néoplasiques auto immuns notamment neurologiques a imposé une extrême prudence quant à l’utilisation des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires. 

L’étude rapportée ici concerne 40 patients suivis pour un carcinome thymique inclus dans une étude de phase II, traités par pembrolizumab 200 mg IV/Q3W pour 2 ans, après échappement à au moins un premier traitement. Cette publication s’intéresse aux longs répondeurs, avec une actualisation après 4.9 mois de suivi médian. Au total, 5 patients sont allés à 2 ans de traitement, 4 d’entre eux ont continué le traitement au-delà des deux ans, et deux ont même continué au-delà de la progression (l’un a été traité par radiothérapie sur des adénopathies qui progressaient en continuant le pembrolizumab). 

Quatre patients ont été re-challengés par pembrolizumab (l’arrêt de la première exposition au pembrolizumab était soit lié à la survenue d’une toxicité immune, soit par choix, soit  lié au fait d’arriver aux deux ans de l’étude). Chez la moitié d’entre eux (ceux qui n’ont pas eu de toxicité), le re-challenge a apporté de nouveau un bénéfice. 

Un patient qui avait présenté une toxicité sévère (myasthénie) après 2 cycles de pembrolizumab, était toujours en réponse après 40 mois de suivi. A noter que la myasthénie chez deux autres patients est survenue bien après l’arrêt du traitement. Le taux global de toxicité immune sévère était de 15% (6 patients), dont 4 patients qui ont présenté plus d’un effet adverse. Le temps médian de survenue des effets secondaires sévères était de 4 cycles de pembrolizumab. La gestion de la myopathie a été difficile selon les auteurs. 

Dans cette étude, la recherche d’anticorps anti acethylcholine esterase n’était pas réalisée avant de débuter le pembrolizumab. 

Tous les patients, même longs répondeurs, ont fini par rechuter. Les auteurs concluent que le pembrolizumab permet d’obtenir des réponses très prolongées chez certains patients mais que le traitement devrait pouvoir être optimisé par des associations thérapeutiques.

Reference

Durable Response in Patients With Thymic Carcinoma Treated With Pembrolizumab After Prolonged Follow-Up.

Giaccone G, Kim C.

J Thorac Oncol  2021; 16 : 483-485

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