European Respiratory Journal

Mésothéliome familial en Suède : une étude de cohorte

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

Épidémiologie, Mésothéliomes

Deux mécanismes sont susceptibles d’expliquer les observations de cas familiaux de mésothéliomes :

  • une prédisposition génétique qui expliquerait pourquoi, à exposition égale, seulement une petite proportion de sujets exposés développent un mésothéliome. En Turquie, seules certaines familles de certains villages sont susceptibles de développer un mésothéliome lors de l’exposition à l’erionite.
  • Une exposition familiale aux vêtements de travail qui conduit notamment les épouses des travailleurs exposés à l'amiante à avoir un taux excessif de mortalité par mésothéliome.

Les auteurs de cette étude suédoise ont cherché, à partir de plusieurs registres, à quantifier le risque familial de mésothéliomes observés chez les parents et les frères et sœurs des personnes chez lesquelles un diagnostic de mésothéliome ou d’autres cancers a été porté et en comparant ce risque à celui des épouses pour explorer le risque environnemental.

A partir du registre suédois des cancers, 3527 diagnostics de mésothéliome ont été portés de 1961 à 2012 (2922 hommes, 605 femmes, d’âge médian 69 ans). L’incidence de ces cas a augmenté jusqu’à un pic en 2000, puis a ensuite diminué.

Le risque de mésothéliome était significativement augmenté lorsque les parents et/ou les frères et sœurs avaient un mésothéliome ou lorsque les frères et sœurs avaient un cancer du rein ou de la vessie.

En revanche le risque de mésothéliome n’était pas augmenté chez les conjoints des patients qui présentaient un mésothéliome.

Cette étude fournit deux groupes de données particulièrement intéressantes : 1) l’interdiction de l’usage du crocidolite depuis 1975 en Suède puis des autres types d’amiante à partir de 1982 a permis de réduire dès les années 2000 l’incidence des mésothéliomes. En France l’interdiction définitive a été plus tardivement prononcée, en 1997, 15 ans plus tard, mais il semble que le pic d’incidence ait été aussi dépassé dans ces dernières années (cliquer ici) . 

2) Le risque est accru lorsque les parents et/ou les frères et sœurs sont atteints d’un mésothéliome ou d’un cancer du rein et de la vessie, ce qui suggère un facteur génétique. En revanche l’excès de risque des conjoints n’apparaît pas dans cette étude.

Reference

Incidence and familial risk of pleural mesothelioma in Sweden: a national cohort study.

Ji J, Sundquist J, Sundquist K.

Eur Respir J. 2016 May 12. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer