Journal of Thoracic Oncology

Prévoir la réponse par une analyse de l’air expiré ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Méthodologie / Essais thérapeutiques, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’évaluation de la réponse à la chimiothérapie se fait usuellement grâce aux critères RECIST.  Le délai entre deux évaluations iconographiques peut être un élément de perte de chance si l’on diagnostique trop tard la progression. De ce fait, la recherche et la validation de critères complémentaires, plus simples et reproductibles pour diagnostiquer précocement l’absence de réponse au traitement peut paraître intéressante.

C’est l’objet de l’article publié par cette équipe Israélienne qui évalue l’apport d’un monitoring de l’air exhalé. La méthode utilise une chromographie/spectrométrie de masse des composés organiques volatiles de l’air exhalé chez 39 patients inclus entre Mai 2012 et Juin 2013.  Les patients avaient des histologies différentes (85% CBNPC et 15% CPC), des statuts mutationnels différents (2.5% ALK+, 18%EGFR+) et des stades différents (77% stades IV, 15% stades IIIA et 8% stades IIIB). Ils bénéficiaient de réévaluations en fonction des habitudes du clinicien, sans tenir compte du protocole. Chaque patient présentait son propre taux de composé organique volatile à l’instauration du traitement, il n’a pas été effectué de test non paramétrique pour déterminer un cut off mais c’est l’évolution par rapport à l’état de base chez chaque patient qui était utilisée : Progression si > 0.15 ohms, entre –0.05 et +0.05 maladie stable, et réponse tumorale si < –0.05 ohms.
 Cette méthode permet de détecter correctement 85% des « contrôles de la maladie » (c’est à dire réponses et stabilités ensembles) sous traitement. On note surtout 54% des patients « progresseurs » correctement identifiés.

Sous réserve du petit effectif (6 patients identifiés sur les 11 qui progressaient), il s’agit donc là d’une méthode qui pourrait permettre d’aller plus vite à l’imagerie pour confirmer un échappement thérapeutique. On peut supposer qu’un réajustement thérapeutique puisse être bénéfique pour le patient, mais cette étude ne permet pas de démontrer que de changer plus précocement le traitement est corrélé à une meilleure survie globale.

Reference

Exhaled Breath Analysis for Monitoring Response to Treatment in Advanced Lung Cancer.

Nardi-Agmon I, Abud-Hawa M, Liran O, Gai-Mor N, Ilouze M, Onn A, Bar J, Shlomi D, Haick H, Peled N.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 827-37.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer