Journal of Thoracic Oncology

Afatinib et métastases cérébrales dans les études LUX-Lung 3 et LUX-Lung 6

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2016

Thérapeutique ciblée, Métastases cérébro-ménagées

Les études LUX-Lung 3, qui comparait l’afatinib à l’association cisplatine et pemetrexed (cliquer ici),  et LUX-Lung 6,  qui comparait l’afatinib à l’association cisplatine et gemcitabine  (cliquer ici),  permettaient l’inclusion de patients présentant des métastases cérébrales asymptomatiques et contrôlées.

Dans la mesure où peu de données prospectives concernent dans la littérature les patients présentant des métastases cérébrales et traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR, les auteurs se sont donnée comme but d’analyser séparément les patients inclus dans ces deux études et qui présentaient des métastases cérébrales définies plus haut.

L’analyse a été restreinte aux patients qui présentaient des mutations usuelles (Del19 and L858R), c’est à dire 35 et 46 des patients de LUX-Lung 3 et LUX-Lung 6.  Pour ces deux études, les caractéristiques des patients des deux groupes (chimiothérapie ou afatinib) étaient réparties de façon identique. 

Pour les patients de ces deux études, la survie sans progression  était plus longue avec l’afatinib qu’avec la chimiothérapie mais sans atteindre la significativité compte tenu des effectifs réduits. Le bénéfice était comparable à celui qui était observé chez les patients qui n’avaient pas de métastase cérébrale  comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Métastases cérébrales

Pas de métastase cérébrale

 

LUX-Lung 3

LUX-Lung 6

LUX-Lung 3

LUX-Lung 6

 

AFA

CT

p

AFA

CT

p

AFA

CT

p

AFA

CT

p

Médiane (mois)

11,1

5,4

 

8,2

4,7

 

13,7

8,1

 

11

5,65

 

HR

0,54 (0,23-1,25)

0,13

0,47 (0,18-1,21)

0,10

0,48 (0,34-0,69)

<0,0001

0,22 (0,15-0,33)

<0,0001

En additionnant les patients des 2 études, le bénéfice observé chez les patients qui recevaient de l’afatinib devenait significativement supérieurs : la survie sans progression  était à 8,2 mois versus 5,4 mois, avec un HR à  0,50, 95% CI : 0,27 0,95, p = 0,0297. Ce bénéfice était plus élevé chez les patients qui avaient reçu une radiothérapie encéphalique. Il n’était significatif que chez les patients qui avaient une délétion 19 (9,5 mois vs 4,7 mois) mais chez les patients qui avaient une mutation L858R une augmentation non significative de la survie sans progression  était observée chez les patients qui ont reçu une chimiothérapie.

Aucune différence significative de survie globale  n’a été observée.

Cette étude de sous groupes confirme globalement que l’afatinib doit être préférée en première ligne à la chimiothérapie chez les patients qui ont été traités par radiothérapie  et dont les métastases sont asymptomatiques et contrôlées.

La question qui reste non résolue est celle de la stratégie à employer chez les patients qui ont des métastases symptomatiques ne nécessitant pas de radiothérapie en urgence. Faut-il continuer à les irradier d’emblée ou peut-on, compte tenu de l’activité des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR sur les m= cérébrales,   engager d’abord un traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR ? 

Reference

First-Line Afatinib versus Chemotherapy in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer and Common Epidermal Growth Factor Receptor Gene Mutations and Brain Metastases.

Schuler M, Wu YL, Hirsh V, O'Byrne K, Yamamoto N, Mok T, Popat S, Sequist LV, Massey D, Zazulina V, Yang JC.

J Thorac Oncol 2016 : 380-390

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