Journal of Clinical Oncology

Métastases cérébrales et Alectinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2016

Thérapeutique ciblée, Métastases cérébro-ménagées

Il y a quelques mois nous commentions un article qui montrait que le ceritinib pouvait être actif chez les patients présentant une translocation ALK-EML4

et qui progressaient sous crizotinib, même quant il y avait des métastases cérébrales (cliquer ici) http://biblio.ifct.fr/contributions/metastases-cerebrales-et-ceritinib. Dans cette population, le taux de réponse était de 33% et le taux de contrôle de la maladie de 74%.

Méthodes

Voici maintenant une autre étude avec un anti ALK plus récent dont nous avons parlé à de nombreuses reprises, l’alectinib.

Pour mieux préciser l’action de l’alectinib chez ces patients, les auteurs de cet article ont groupés les résultats de deux études de phase II  (cliquer ici) et (cliquer ici) . 

Ils utilisent ici, en plus des paramètres classiques :

  • le taux de réponse objective (réponse complète + réponse partielle) des lésions cérébrales (CORR).
  • Le CNS DCR (ou CDCR) qui est le pourcentage de patients dont la meilleure réponse est la réponse complète, la réponse partielle ou la stabilité
  • Et le CDOR, temps séparant la date de réponse cérébrale et la date de première progression cérébrale.

Au total 136 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules avec métastases cérébrales (60% de la totalité des malades) ont été enrôlés dans ces deux études. Leur âge médian était de 51 ans, la plupart avaient un PS à 1 et 90% avaient moins de 65 ans.  La majorité (63%) n’avaient pas de lésions mesurables à l’entrée dans l’étude, les 37% restant avaient des lésions mesurables.

Plus des 2/3 (70%) avaient déjà reçu une radiothérapie cérébrale, le plus souvent plus de 6 mois avant l’entrée dans l’étude.

Le temps médian du premier traitement par crizotinib était de 350 jours et de 15 jours pour la dernière dose reçue. Une réponse partielle (49%) et une stabilité (27%) étaient la meilleure réponse observée chez 80% des patients sous crizotinib.

Résultats

Les principaux résultats sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

 

Lésions cérébrales initialement mesurables

Ensemble des malades

N

50

136

CORR (%)

64

42,6

Meilleure réponse

 

 

 

RC (%)

22

27,2

 

RP (%)

42

15,4

 

Stabilisation (%)

26

42,6

CDCR médian (%)

90

85,3

CDOR médian (mois)

10,8

11,1

Influence de la radiothérapie préalable au traitement par alectinib

 

Radiothérapie

Pas de radiothérapie

CORR (%)

35,8

58,5

RC (%

18

49

Il est intéressant de constater qu’un taux de réponse élevé est observé, que les patients aient ou non reçu une radiothérapie.

Enfin, à la date de point, avec un suivi médian de 12 mois, seulement 17% des patients étaient progressifs au niveau du cerveau.

L’alectinib est donc un traitement très actif pour les métastase cérébrales des patients qui ont une translocation ALK-EML4

 

Reference

Pooled Analysis of CNS Response to Alectinib in Two Studies of Pretreated Patients With ALK-Positive Non-Small-Cell Lung Cancer.

Gadgeel SM, Shaw AT, Govindan R, Gandhi L, Socinski MA, Camidge DR, De Petris L, Kim DW, Chiappori A, Moro-Sibilot DL, Duruisseaux M, Crino L, De Pas T, Dansin E, Tessmer A, Yang JC, Han JY, Bordogna W, Golding S, Zeaiter A, Ou SI.

J Clin Oncol 2016; 34 : 4079-4085

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