Journal of Clinical Oncology

Métastases cérébrales et Ceritinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2016

Thérapeutique ciblée, Métastases cérébro-ménagées

Nous avons commenté sur ce site les résultats de plusieurs articles rapportant une activité importante du ceritinib chez les patients dont la tumeur présente une translocation ALK-EML4, y compris lorsqu’ils présentaient des métastases cérébrales (cliquer ici) et avaient été prétraités par crizotinib (cliquer ici)

Voici de nouveaux résultats qui proviennent d’une étude à promotion industrielle de phase II ouverte, l’étude ASCEND-2, dans laquelle les patients recevaient du ceritinib à la dose quotidienne de 750 mg/jour. L’objectif principal était le taux de réponse. Les objectifs secondaires étaient la survie, la toxicité et le rapport des symptômes par les patients.

Dans cette étude les patients éligibles devaient bien sûr avoir une translocation ALK-EML4. Ils devaient avoir reçu au moins une ligne de chimiothérapie comportant du platine et du crizotinib; ils devaient avoir progressé pendant ou juste après (<30 jours) ce dernier traitement.

Les patients ayant des métastases cérébrales asymptomatiques ou stables pouvaient être également inclus.

Résultats

Au total 140 patients ont été inclus dans 51 sites. Leur âge médian était de 51 ans. Il y avait autant d’hommes que de femmes. Presse que tous les patients avec un PS à 0 ou 1 et 14 % avec un PS à 2. Tous avec un cancer de stade IV. Plus de 90 % avaient un adénocarcinome. À l’entrée dans l’étude 100 patients (71,4%) avaient une métastase cérébrale et 72% avaient reçu une radiothérapie encéphalique. Plus de la moitié des patients avaient reçu au moins trois lignes de traitement.

La durée médiane de traitement a été de 8,8 mois.

Le taux de réponse établi par les investigateurs était de 38,6 %. Le taux de contrôle de la maladie de 77,1 %. La durée médiane de réponse était de 9,7 mois et la survie sans progression  de 5,7 mois. La durée médiane de survie globale a té de 14,9 mois et le taux de survie à un an de 63,8%.

Une analyse de sous groupe initialement prévue a porté sur les résultats observés chez les100 patients qui avaient des métastases cérébrales : chez ces patients, le taux de réponse était de 33% et le taux de contrôle de la maladie de 74%. Chez 20 d’entre eux dont les métastases étaient jugées comme actives par les investigateurs, le taux de réponse était même de 45%.

Les effets adverses les plus fréquents, en majorité de grade 1 et 2 étaient les nausées (81,4% /6,4%)[1], les diarrhées (80%/6,4%) et les vomissements (62,9%/4,3%).

Parmi les toxicités spécifiques, les pneumopathies de tous grades surviendraient dans 1,4% des cas  et les allongements de QT  chez 7.9% des patients.  La qualité de vie est restée stable durant le traitement et les symptômes rapportés par les patients tendaient vers l’amélioration.

Ces résultats confirment les données déjà rapportées par l’étude ASCEND 1 : chez les patients progressant après un traitement par crizotinib, le ceritinib est fréquemment actif, même en cas de métastases évolutives.

 

 

 

 

[1] Toxicité d’ensemble/grade 3 et 4

Reference

Multicenter Phase II Study of Whole-Body and Intracranial Activity With Ceritinib in Patients With ALK-Rearranged Non-Small-Cell Lung Cancer Previously Treated With Chemotherapy and Crizotinib: Results From ASCEND-2.

Crinò L, Ahn MJ, De Marinis F, Groen HJ, Wakelee H, Hida T, Mok T, Spigel D, Felip E, Nishio M, Scagliotti G, Branle F, Emeremni C, Quadrigli M, Zhang J, Shaw AT.

J Clin Oncol. 2016 Jul 18. pii: JCO655936. [Epub ahead of print]

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