Journal of Thoracic Oncology

Après chirurgie thoracique, l’anxiété préopératoire et les douleurs postopératoires exposent au syndrome de stress post-traumatique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2014

Qualité de vie / Soins palliatifs, Chirurgie

Le syndrome de stress post-traumatique peut survenir après n’importe quel événement jugé comme psychologiquement traumatisant. Par définition il est prolongé de plus d’un mois au moins et sa détection précoce est utile pour qu’il ne détériore pas la qualité de vie. Les symptômes sont divers à type d'anxiété, de cauchemars de colère, d'irritabilité, de dépression, de pessimisme de diminution de l'activité sexuelle etc.  Après un séjour en réanimation ces symptômes sont retrouvés plus d’une fois sur quatre.

Le but de ce travail est de déterminer la fréquence de ce syndrome et ses causes chez les patients opérés d’un cancer broncho-pulmonaire.

C’est un travail monocentrique marseillais dans lequel tous les patients étaient inclus lors de leur consultation d’anesthésie préopératoire.

Après leur intervention, les patients restaient en salle de réveil pendant une durée courte et ensuite étaient transférés dans le service de chirurgie thoracique avant de regagner leur domicile ou d’être adressés dans un centre de rééducation. En cas de complication, ils étaient dirigés vers une unité de soins intensifs.

Quarante sept de 68 patients ont été inclus dans cette cohorte, 32 ont eu une thoracotomie et 15 une thoracoscopie. Deux patients ont passé un court séjour en soins intensifs du fait de complications.

Une échelle de 22 items, impact of event scale revised (IES-R),  a été utilisée pour déceler et quantifier les symptômes de stress post-traumatique. Chaque item était coté de 1 à 4.

A 3 mois, un score ≥ 22 était noté chez 24 participants, avec une valeur moyenne de 41, alors que le score moyen des 23 autres était de 9.

Les deux facteurs prédictifs de ce score élevé étaient une augmentation des scores de dépression et d’anxiété avant la chirurgie et un score d’EVA de la douleur élevé immédiatement après l’acte chirurgical.

Ces deux facteurs sont indépendants (les patients anxieux avant l’intervention n’avaient pas d’avantage de douleurs après celle-ci). La prise en charge précoce de l’anxiété préopératoire, psychologique ou médicamenteuse, et celle des douleurs postopératoires est donc particulièrement importante pour prévenir ce syndrome dont, dans cette étude, la fréquence paraît très élevée. 

Reference

Postoperative pain and subsequent ptsd-related symptoms in patients undergoing lung resection for suspected cancer.

Jeantieu M1, Gaillat F, Antonini F, Azoulay E, Martin C, Thomas P, Leone M.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 362-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer