European Journal of Cancer

Atezolizumab et chimiothérapie en première ligne : les résultats d’une étude de phase I.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2018

Immunothérapie, Traitement des stades IV

L’atezolizumab est un anti PD-L1 qui, comparé en deuxième ligne au docetaxel dans une étude de phase III,  prolonge significativement la survie (cliquer ici)

L’étude multicentrique à promotion industrielle dont une partie des résultats sont présentés ici (ceux des bras C, D et E) est une étude de phase IB qui évalue l’efficacité de l’association de 3 régimes de chimiothérapie à base de carboplatine à l’atezolizumab en première ligne. Les résultats des autres bras seront présentés séparément. 

Pour être inclus dans cette étude les malades devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIB ou IV, un PS à 0 ou 1 et pas de chimiothérapie antérieure. Ils ne devaient pas avoir de métastases cérébrales. Ils ne devaient pas non plus avoir d’antécédents de maladie auto-immune. 

Ces patients ont reçu tous du carboplatine AUC 6 toutes les 3 semaines et de l’atezolizumab toutes les 3 semaines d’abord à 15 mg/kg puis à une dose fixe de 1200 mg ainsi que :

-      Dans le bras C du paclitaxel à 200 mg/m2 toutes les 3 semaines, 

-      Dans le bras D du pemetrexed à 500 mg/m2 toutes les 3 semaines, ce bras étant réservé aux non épidermoïdes, 

-      Et dans le bras E du nab-paclitaxel à 100 mg/m2 toutes les semaines. 

Ce traitement était administré pendant quatre à six cycles, les investigateurs pouvant poursuivre l’atezolizumab  ensuite. 

L'objectif principal était la tolérance. Les objectifs secondaires étaient les taux et durées de réponse. 

Respectivement 25, 25 et 26 patients ont été inclus dans les 3 bras. 

Les toxicités de grade ≥3 sont indiquées dans le tableau ci-dessous. Les plus fréquentes étaient la neutropénie, l’anémie, la fatigue et les thrombopénies. 

Les 4 décès ont été attribués à l’atezolizumab. Il s’agissait d’une candidose grave compliquant une pancytopénie prolongée dans le bras B, de deux pneumopathies dans le bras C, et d’une hépatite auto-immune dans le bras E.

Sur ce même tableau ci-dessous sont indiquées les données qui concernent l’efficacité.

 

Bras C

Bras D

Bras E

Nombre

25

25

26

Toxicité

Grade 3 (%)

11(44)

8(32)

18(69)

Grade 4 (%)

7(28)

4(16)

5(19)

Grade 5 (%)[1]

1(4)

1(4)

0

Effets adverses sévères (%) 

8(32)

6(24)

6(23)

Efficacité

Réponses (%)

36

68

46

Contrôle de la maladie (%)

84

76

73

Durées de réponses médianes (mois)

18 ,9

16,1

13,2

Durées de PFS médianes (mois)

7,1

8,4

5,7

Durées de survie médianes (mois)

12,9

18,9

17

L’expression de PD-L1 n’a été objectivée que chez 40,8% des patients. La survie médiane des TC1/ 2/3 ou IC1/2/3 était de 15 mois et celle des TC0 ou IC0 était de 12,9 mois.

Ces résultats sont intéressants mais ils portent sur un petit nombre de patients. De plus, ces résultats perdent un peu de leur intérêt puisque nous disposons depuis l’ASCO 2018 des résultats de l’étude de phase III IMPOWER 150.  Cette étude compare l’association de d’atezolizumab, carboplatine, paclitaxel ± bevacizumab à cette même association sans atezolizumab  dans les cancers non épidermoïdes (cliquer ici). La survie globale est significativement augmentée dans le bras comprenant de l’atezolizumab (19,2 vs 14,7 mois) chez les patients en analyse en intention de traiter et sans mutation. 

 

 

[1]Deux autres décès sont survenus plus d’un mois après l’arrêt de l’atezolizumab 

Reference

Long-term survival follow-up of atezolizumab in combination with platinum-based doubletchemotherapy in patients with advanced non-small-cell lung cancer.

Liu SV, Camidge DR, Gettinger SN, Giaccone G, Heist RS, Hodi FS, Ready NE, Zhang W, Wallin J, Funke R, Waterkamp D, Foster P, Iizuka K, Powderly J.

Eur J Cancer2018; 101 : 114-122

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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