Journal of Clinical Oncology

Nivolumab en première ligne : une importante étude de phase I (Checkmate 012)

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Immunothérapie, Traitement des stades IV

L’activité du nivolumab est bien démontrée en deuxième ligne tant dans les cancers épidermoïdes (cliquer ici)  que dans les cancers non épidermoïdes  (cliquer ici) , mais qu’en est-il en première ligne ?

Voici déjà quelques réponses à cette question apportées par une étude prospective de phase I à promotion industrielle, l’étude Checkmate 012 dont l’objectif principal  est d’évaluer la tolérance et l’objectif secondaire l’efficacité.

Méthodes

Les patients éligibles devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIB ou IV, un PS à 0 ou 1 et au moins une lésion mesurable. Ils ne devaient pas avoir reçu de chimiothérapie mais pouvaient avoir reçu une chimiothérapie adjuvante ou néo-adjuvante, une radiothérapie, ou un traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR. Ils pouvaient avoir une métastase cérébrale pourvu qu’elle soit contrôlée.

Résultats

Au total 52 patients ont été inclus dont 94% avaient un cancer de stade IV, 75% un cancer non épidermoïde, 15% une tumeur présentant une mutation de l’EGFR et 79% étaient fumeurs.

Toxicité

Les effets secondaires rapportés au traitement survenus chez plus de 5% des malades  sont indiqués dans le tableau ci dessous qui concerne l’ensemble des 52 malades :

 

Tout grade (%)

Grade 3-4 (%)

Fatigue

15 (29)

0

Rash

10 (19)

2 (4)

Nausée

7 (14)

0

Diarrhée

6 (12)

1 (2)

Prurit

6 (12)

0

Arthralgies

5 (10)

0

Constipation

3 (6)

0

Hypothyroïdie

3 (6)

0

Pneumopathie

3 (6)

1 (2)

Vomissements

3 (6)

0

Aux 4 effets adverses de grade 3 et 4 qui apparaissent sur ce tableau, il faut en ajouter 6 autres chez 6 malades  (augmentation de l’amylase et de la lipase, une augmentation des transaminases, une hyperglycémie, une insuffisance cardiaque, une hyponatrémie  et une  infection pulmonaire). Ces 6 effets adverses ont conduit à l’arrêt du traitement.

Efficacité

Les principales données d’efficacité pour les 52 malades sont résumées sur le tableau ci dessous :  

Meilleures réponses observées

Réponse complète (%)

4 (8)

Réponse partielle (%)

8 (15)

Stabilité (%)

14 (27)

Stabilité plus de 21 semaines (%)

10 (19)

Progression (%)

20 (38)

Inévaluables (%)

6 (12)

Survie

Durée médiane de réponse (mois)

NA

PFS  (mois)

3,6

PFS à 24 semaines  (%)

41

Survie médiane (mois)

19,4

Survie à un an (%)

73

Survie à 18 mois (%)

57

Il n’y a pas dans cette étude de relation entre l’immunohistochimie et les données de survie.

Comme c’est maintenant classique, les résultats étaient meilleurs chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Des réponses ont été observées chez les patients présentant des mutations de l’EGFR ou de KRAS.

Ces résultats particulièrement prometteurs justifient pleinement les essais de phase III  qui sont en cours.

 

Reference

Unexpected readmission after lung cancer surgery: A benign event?

Puri V, Patel AP, Crabtree TD, Bell JM, Broderick SR, Kreisel D, Krupnick AS, Patterson GA, Meyers BF.

J Thorac Cardiovasc Surg 2015; 150 : 1496-1505.

490 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer