New England Journal of Medicine

Le Nivolumab en deuxième ligne a une activité supérieure à celle du docetaxel chez les patients atteints de CBNPC non épidermoïde avancé

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2015

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Il y a deux mois nous commentions sur ce site l'étude de phase III comparant le nivolumab  au docetaxel en  deuxième ligne dans les cancers épidermoïdes (/la-chimiotherapie-adjuvante-memes-resultats-dans-la-vraie-vie-que-dans-les-essais). Cette étude était la première étude de phase III publiée qui démontrait une supériorité  claire est parfaitement quantifiée d'une immunothérapie sur le traitement de référence en deuxième ligne dans le cancer bronchique non à petites cellules épidermoïde. Cette supériorité concernait à la fois la survie et la toxicité du traitement.

Voici une étude conçue avec exactement le même schéma et qui concerne maintenant les cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes.

Dans cette étude de phase III  internationale, à promotion industrielle, 582 patients qui avaient progressé durant ou après une première ligne de chimiothérapie comportant du platine ont été randomisés pour recevoir

-       soit du nivolumab à la dose de 3 mg/kg toutes les 2 semaines,

-       soit du docetaxel à 75 mg/m2 toutes les 3 semaines.

L’objectif principal était la survie globale. L’analyse finale était prévue pour 442 décès. Une analyse intermédiaire était prévue dans laquelle, pour affirmer la supériorité du bras expérimental, le p devait être inférieur à 0,0408.

Celle ci a eu lieu lorsque 413 patients sont décédés, ce qui représentait 93% des décès prévus.

L’âge médian des patients inclus était de 62 ans, 55% étaient des hommes, 31% avaient un PS à 0 et 69% à 1. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient réparties de façon identique.

Les résultats en terme d’efficacité sont résumés sur le tableau ci-dessous :

Nivolumab

Docetaxel

HR

p

N

292

290

 

 

Survie médiane (mois)

12,2

9,4

0,73; 96% CI, 0,59-0,89

0,002

Taux de survie à 1 an (%)

51

39

 

 

PFS (mois) 

2,3

4,2

 

 

Taux de PFS à 1 an (%)

19

8

0,92 (95% CI, 0,77–1,11)

0,39

Réponse objectives (%)

19

12

 

0,02

Durée de réponse (mois)

17,2

5,6

 

 

La durée de survie des patients traités par nivolumab était significativement allongée. A  18 mois, 39% des patients sous nivolumab étaient vivants contre seulement 23% de ceux qui avaient reçu du docetaxel. Le taux de survie sans progression  à 1 an était à 19% sous nivolumab versus 8% sous docetaxel mais la médiane de survie sans progression était supérieure sous docetaxel de sorte que la différence de survie sans progression  n’était pas significative.

La toxicité était nettement moindre comme le montre le tableau ci dessous :

 

 

Nivolumab

Docetaxel

Effets adverses (tout grade) (%)

69

86

Principales toxicités

Fatigue (%)

16

29

Nausées (%)

12

26

Anorexie (%)

10

16

Alopécie (%)

<1

25

Neutropénies (%)

<1

31

Neutropénies fébriles  (%)

0

10

Pneumopathies (%)

<1

<1

Effets adverses (grade 3-4) (%)

10

54

Effets adverses (grade 5)

1

1

Les taux d’expression de PDL1 étaient également répartis chez les 455 patients chez lesquels la quantification de PDL1 a été possible. A l’inverse des cancers épidermoïdes il y avait un lien fort entre l’expression de PDL1 et les résultats du traitement il n’y avait aucune différence entre l’efficacité du nivolumab et celle du docetaxel chez les malades qui avaient une expression <1%. En revanche les taux de survie étaient doublés quelques soit la valeur seuil de ceux qui avaient une expression de PDL1 comme on le voit sur le tableau ci dessous :

Niveau d’expression de PD-L1 (%)

Nivolumab (médiane de survie en mois)

Docetaxel (médiane de survie en mois)

<1

10,5

10,1

>1

17,7

9

>5

19,4

8,1

10

19,9

8

Cette étude de phase III est la première étude publiée qui démontre une supériorité  claire est parfaitement quantifiée d'une immunothérapie sur le traitement de référence en deuxième ligne dans le cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde. Cette supériorité intéresse à la fois la survie et la toxicité du traitement.

Reference

Nivolumab versus Docetaxel in Advanced Nonsquamous Non-Small-Cell Lung Cancer.

Borghaei H, Paz-Ares L, Horn L, Spigel DR, Steins M, Ready NE, Chow LQ, Vokes EE, Felip E, Holgado E, Barlesi F, Kohlhäufl M, Arrieta O, Burgio MA, Fayette J, Lena H, Poddubskaya E, Gerber DE, Gettinger SN, Rudin CM, Rizvi N, Crinò L, Blumenschein GR Jr, Antonia SJ, Dorange C, Harbison CT, Graf Finckenstein F, Brahmer JR.

N Engl J Med. 2015 Sep 27. [Epub ahead of print]

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