Lancet oncology

Le nivolumab est actif dans des cancers épidermoïdes lourdement prétraités

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Le nivolumab est l’anti PD1 dont le développement est le plus avancé et dont la mise sur le marché a été approuvée récemment de façon accélérée par la FDA dans le mélanome

L’étude rapportée ici est une étude multicentrique internationale (dont 7 centres français) de phase II ouverte.  Elle a inclus des patients présentant un cancer bronchique épidermoïde de stade IIIB ou IV ayant progressé après au moins une ligne de chimiothérapie à base de platine et une deuxième ligne,  avec un PS à 0 ou 1. Ces patients étaient de mauvais pronostic puisque parmi ceux ci,  seulement 4% avaient eu une réponse objective à l’une des lignes précédentes.

L’objectif principal était le taux de réponses objectives confirmées définies par un panel d’experts indépendants . Cent patients étaient nécessaires dans le but d’observer un taux de réponses de 20%. Les patients devaient recevoir du nivolumab à 3 mg/kg par voie Intraveineuse, toutes les 2 semaines, jusqu’à progression ou toxicité non acceptable.

Au total 117 patients d’âge médian 65 ans ont été inclus et ont reçu un nombre médian de 6 doses de nivolumab.

Dix sept réponses partielles confirmées (14,5%) et 30 stabilisations (26%) ont été observées. La moitié des patients répondeurs avaient progressé lors des premières lignes de traitement.

Les patients avaient reçu avant ce traitement deux (35%), 3 (44%) ou 4 ou plus (21%) lignes de traitement.

La durée médiane de réponse n’a pas été atteinte. La durée médiane de stabilité a été de six mois.

La survie sans progression  médiane n’était que de 1,9 mois, mais les taux de survie sans progression à 6 et 12 mois étaient de 26 et 20%.

Plus de 40% des patients étaient vivants à un an.

L’expression de PDL1 a pu être déterminée chez 76 patients : 51 avaient un taux à moins de 5%, le taux de réponses objectives était de 14%. Par ailleurs, 25 avaient un taux supérieur à 5% et parmi ces derniers 24% avaient une réponse objective.

Les 3/4 des patients ont rapporté un effet adverse de tout grade, le plus souvent une fatigue, une anorexie ou des nausées. Les effets adverses de grade 3 ou 4 étaient rares. A signaler tout de même 4 cas de pneumopathies, ce qui représente 3% des malades.

Deux décès ont été attribués par l’investigateur au nivolumab : une pneumopathie 28 jours après la dernière dose de nivolumab dans un contexte de progression tumorale sans documentation endoscopique ou autopsique et un accident vasculaire cérébral ischémique 41 jours après une dose unique de nivolumab. On peut convenir que le lien entre la prise de nivolumab et ces accidents est loin d’être certain.

Ces résultats, obtenus chez des patients atteints de cancers épidermoïdes lourdement prétraités sont particulièrement intéressants. Ils le sont d’autant plus qu’on sait qu’une étude internationale de phase III  comparant nivolumab et docetaxel en deuxième ligne dans les cancers épidermoïdes a été précocement interrompue parce qu’elle avait montré un bénéfice de survie globale il y a 2 mois.

Reference

Activity and safety of nivolumab, an anti-PD-1 immune checkpoint inhibitor, for patients with advanced, refractory squamous non-small-cell lung cancer (CheckMate 063): a phase 2, single-arm trial.

Rizvi NA, Mazières J, Planchard D, Stinchcombe TE, Dy GK, Antonia SJ, Horn L, Lena H, Minenza E, Mennecier B, Otterson GA, Campos LT, Gandara DR, Levy BP, Nair SG, Zalcman G, Wolf J, Souquet PJ, Baldini E, Cappuzzo F, Chouaid C, Dowlati A, Sanborn R, Lopez-Chavez A, Grohe C, Huber RM, Harbison CT, Baudelet C, Lestini BJ, Ramalingam SS.

Lancet Oncol 2015; 16: 257–65

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