Lung Cancer

Carcinomes neuro-endocrines à grandes cellules : évolution comparée avec celle des cancers bronchiques à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

Tumeurs neuro-endocrines, Anatomo-pathologie

Les carcinomes neuroendocrines à grandes cellules représentent environ 3% des tumeurs pulmonaires et leur traitement est moins bien établi que celui des cancers bronchiques à petites cellules. La plupart des auteurs conseillent la même chimiothérapie à base de sels de platine et étoposide dans les formes disséminées mais traitent les formes localisées par chirurgie et chimiothérapie péri-opératoire. La place de la radiothérapie cérébrale prophylactique reste inconnue.

L’étude publiée ici est une étude rétrospective multicentrique, menée en Grèce et en Italie, dont le but est de comparer l’évolution des patients atteints de carcinome neuroendocrine à grandes cellules à celle de patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules.

A partir de 79 patients atteints de carcinome neuroendocrine à grandes cellules, ont été identifiés 16 patients atteints de cancers de stade III et 37 atteints de stade IV. Ils ont été comparés à 32 patients atteints de cancer bronchique à petites cellules  de stade III et 76 de stade IV.

Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient réparties de façon identique, à l’exception de l’âge plus jeune et du nombre de cycles de platine et étoposide inférieur dans les carcinomes neuroendocrines à grandes cellules. Les disséminés ont reçu par ailleurs plus souvent du cisplatine que les patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules.

Les taux de réponse et de contrôle de la maladie étaient significativement plus bas chez les patients atteints de carcinome neuroendocrine à grandes cellules qu’il s’agisse des stades III ou IV. De même dans ces cancers, les durées de survie sans progression  étaient inférieures (5,1 vs 6,6 mois) de même que les durées de survie globale (8,4 vs 10,7 mois) sans atteindre la significativité.

La radiothérapie cérébrale prophylactique a été beaucoup plus utilisée chez les patients atteints de cancer bronchique à petites cellules que dans les carcinome neuroendocrine à grandes cellules aussi bien dans les stades III (51,7 vs 0%) que dans les stades IV (34,7 vs 6,2%).

Le cerveau était le premier site de récidive plus fréquemment dans les cancers  à grandes cellules aussi bien dans les stades III que dans les stades IV qui n’avaient pas de métastases cérébrales inaugurales. De même l’incidence cumulative de métastases cérébrales à 6, 12 et 18 mois était plus élevée chez les patients atteints de carcinome neuroendocrine à grandes cellules (tableau ci-dessous) :

Incidence cumulative à

Stades III

Stades IV

Petites cellules

Grandes cellules

Petites cellules

Grandes cellules

6 mois (%)

3

17

4

17

12 mois (%)

19

58

32

37

18 mois (%)

19

58

37

48

Cette intéressante étude montre donc que la réponse au traitement et la survie des patients atteints de carcinome neuroendocrine à grandes cellules sont inférieures, malgré l’emploi de la chirurgie dans les stades III, à celles des patients atteints de cancer bronchique à petites cellules. Elle montre aussi que les taux de métastases cérébrales sont supérieurs ce qui justifie pour ces tumeurs la mise en place d’études prospectives sur de nouvelles modalités de chimiothérapies et sur la radiothérapie cérébrale prophylactique

Reference

Survival outcomes and incidence of brain recurrence in high-grade neuroendocrine carcinomas of the lung: Implications for clinical practice.

Metro G, Ricciuti B, Chiari R, Baretti M, Falcinelli L, Giannarelli D, Sidoni A, Mountzios G, Crinò L, Bellezza G, Rebonato A, Ferolla P, Toschi L.

Lung Cancer 2016; 95 : 82-7.

85 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer