Journal of Thoracic Oncology

Chez les patients âgés atteints de cancer bronchique à petites cellules, la chimiothérapie est-elle bénéfique ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2013

Cancers à petites cellules, Cancers du sujet âgé

A partir de la SEER database, ont été retenus 10 428 dossiers de patients de 65 ans ou plus chez les quels a été porté le diagnostic de cancer bronchique à petites cellules entre 1992 et 2001.

Il y avait 51,2% d’hommes et l’âge moyen était de 73 ans. Le quart des patients avaient au moins une comorbidité.

Parmi l’ensemble des patients, 3,4% ont été opérés, 39,1% ont été traités par radiothérapie et 67,1% par chimiothérapie le plus souvent de l’étoposide en association avec du cisplatine ou du carboplatine. Un tiers des patients ont reçu une chimiothérapie exclusive, 29% une chimioradiothérapie et 21,8% n’ont pas reçu de traitement.

En analyse multivariée, les facteurs liés au fait de ne pas recevoir de chimiothérapie étaient lié à l’âge élevé, au fait d’être de race noire, au score de comorbidité et au caractéristiques disséminé du cancer.

Il est intéressant de constater que plus de la moitié des 80-84 ans et plus du tiers des ≥ 85 ans recevaient une chimiothérapie.

Plus de 80% des patients étaient adressés à un oncologue et ces patients recevaient alors une chimiothérapie dans 80% des cas.

La médiane de survie n’était que de 7 mois pour l’ensemble des patients. Elle diminuait fortement avec l’âge et n’était que de 3 mois pour les patients dont l’âge était ≥ 85 ans. Elle dépendait du traitement : 11 mois pour ceux qui avaient reçu une chimioradiothérapie, 9 mois une chimiothérapie, 3 mois une radiothérapie exclusive et 2 mois pour ceux qui n’étaient pas traités. Les femmes avaient globalement une survie significativement meilleure que les hommes.

En analyse multivariée la survie était significativement corrélée avec le sexe, l’âge, la race, le stade, le traitement, les comorbidités et les régions du registre.

La chimiothérapie par cisplatine et étoposide augmentait très fortement et significativement la survie des patients (HR =  0,37; p<0,001). En prenant compte les autres facteurs, la chimiothérapie augmentait à elle seule la survie de 6,9 mois, 6,3 mois pour les hommes et 8,1 mois pour les femmes. On le voit bien sur le tableau ci-dessous qui a utilisé la méthode des scores de propension[1] et qui montre les médianes de survie selon la tranche d’âge en fonction du fait de recevoir ou non une  chimiothérapie :   

Age

Pas de chimiothérapie

Chimiothérapie

Gain de survie

Survie (mois)

65-69

2,8

9,9

7,1

70-74

2,6

9,9

7,3

75-79

3

9,4

6,4

80-84

4,8

10,3

5,5

≥ 85

2,9

9,3

6,4

Bien qu'elle ait été menée à partir  d'un registe, cette étude confirme dans la "vraie vie" les données établies depuis des années par les études cliniques.


[1] le score de propension désigne la probabilité, pour une personne de caractéristiques données, d’être exposée à un traitement.

Reference

Effects of Chemotherapy on Survival of Elderly Patients with Small-Cell Lung Cancer. Analysis of the SEER-Medicare Database

Caprario LC, Kent DM , Strauss GM

J Thorac Oncol 2013; 8 : 1272-1281

38 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer