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Journal of Thoracic Oncology

Altérations génomiques et charge mutationnelle des carcinomes sarcomatoïdes.

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juillet 2017

Anatomo-pathologie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Tumeurs rares

Nous avons signalé sur ce site il y a près de 2 ans un travail français, réalisé par l’équipe de Tenon, qui donnait les résultats d’une analyse moléculaire à haut débit effectuée sur 114 biopsies chirurgicales de 81 patients présentant un carcinome sarcomatoïde : Près des 2/3 des tumeurs présentaient au moins une mutation. Les mutations les plus fréquentes étaient KRAS, EGFR (il s’agissait de mutations rarement observées dans les adénocarcinomes) et TP53 (cliquer ici).

Voici un autre travail qui nous vient essentiellement des USA et qui porte sur le profile génomique complet de 125 carcinomes sarcomatoïdes qui représentaient 0,8% des cas de cancers bronchiques non à petites cellules analysés.

Un nombre médian de 5 altérations géniques par tumeur ont été identifiées et toutes les tumeurs sauf une avaient au moins une altération.

TP53 était l’altération génique la plus fréquente, observée dans les 3/4 des cas, suivie de nombreuses autres altérations dont les mutations dont la recherche est recommandée dans les cancers bronchiques non à petites cellules en général :  mutation de KRAS dans un tiers des cas et aussi de MET (13,6%) d’EGFR (8,8%) de BRAF (7,2%), d’HER2 (1,6%) etc…

En revanche aucune anomalie de ALK, ROS ou RET n’a été objectivée.

Quelques exemples d’implications pratiques de ces résultats sont donnés et illustrés par une belle iconographie comme le cas, rapporté pour la première fois, d’un patient présentant une mutation BRAF V600E dont la métastase surrénalienne a partiellement régressé sous vemurafenib

A signaler aussi que la charge mutationnelle était significativement plus élevée que dans les autres cancers bronchiques non à petites cellules. Trois réponses et 3 stabilisations ont d’ailleurs été observés chez 9 patients atteints de carcinomes sarcomatoïdes traités par immunothérapie.

Ces résultats confirment qu’il est légitime chez ces malades dont le pronostic est particulièrement grave :

  1.  de rechercher les mutations qui sont susceptibles de déboucher sur la mise en œuvre d’une thérapeutique ciblée
  2. et de réaliser une immunohistochimie PD-L1 qui est positive dans un nombre de cas important (cliquer ici)  et qui permet de prévoir, comme la charge mutationnelle, une réponse aux anti PD1 et anti PD-L1.

 

 

 

Reference

Pulmonary Sarcomatoid Carcinomas Commonly Harbor Either Potentially Targetable Genomic Alterations or High Tumor Mutational Burden as Observed by Comprehensive Genomic Profiling.

Schrock AB, Li SD, Frampton GM, Suh J, Braun E, Mehra R, Buck SC, Bufill JA, Peled N, Karim NA, Hsieh KC, Doria M, Knost J, Chen R, Ou SI, Ross JS, Stephens PJ, Fishkin P, Miller VA, Ali SM, Halmos B, Liu JJ.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 932-942.

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.