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PANOPTIC : une nouvelle étude destinée à mieux distinguer les nodules bénins des nodules malins

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septembre 2018

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Dépistage, Imagerie : Radiologie

On estime qu’aux USA l’incidence des nodules est de l’ordre de 1,6 million de nouveaux cas par an. L’approche diagnostique de ceux-ci dépend de l’estimation de leur probabilité de malignité qui est principalement  basée sur les caractéristiques du malade telles que l’âge, le tabagisme et les antécédents  et sur celles du nodule telles que la taille et la morphologie de celui-ci.  

De l’estimation de la probabilité de malignité découle deux attitudes : soit l’exploration (TEP-FDG, bronchofibroscopie, ponction sous scanner notamment) soit la surveillance scanographique définie par plusieurs  recommandations dont les plus connues sont celles de la Fleischner Society (cliquer ici)

Les auteurs de cette étude ont fait beaucoup de travaux pour rechercher et valider des biomarqueurs susceptibles d’aider dans cette démarche diagnostique. L’étude qu’ils présentent ici donne les résultats d’une étude prospective de cohorte,  the Pulmonary Nodule Plasma Proteomic Classifier (PANOPTIC)  study destinée à valider les performances d’un test prenant en compte :

  • Deux protéines plasmatiques dont les performances diagnostiques ont été démontrées dans des études antérieures, LG3BP and C163A. 
  • Et 5 facteurs de risque cliniques antérieurement validés, l’âge, le tabagisme, le diamètre du nodule, les caractéristiques de ses limites et sa localisation. 

Parmi les 685 patients dont les données ont été prospectivement incluses dans l’étude PANOPTIC, 392 étaient éligibles pour cette analyse.   Ces patients âgés d’au moins 40 ans  avaient un nodule de 8 à 30 mm. Les pneumologues ou chirurgiens auxquels les patients étaient adressés estimaient la probabilité diagnostique avant que ne soient connus les résultats de l’analyse des deux protéines LG3BP and C163A. 

La probabilité diagnostique était estimée par les cliniciens comme  inférieure ou égale à 50% chez 178 patients dont 16% avaient un cancer. Ce sont chez ces 178 patients qu’a porté dette étude. 

Les nodules étaient considérés comme bénins sur 1) un diagnostic anatomo-patholoqique de bénignité, ou 2) une régression radiologique ou 3) une non croissance au scanner pendant 1 an [1]

Chez ces 178 patients dont la probabilité diagnostique clinique était estimée ≤ 50%, le modèle utilisé avait pour le diagnostic de malignité une sensibilité de 97%, une spécificité de 44% et une probabilité post-test de 98%. L’aire sous la courbe (AUC) était à 0,76, supérieure à celles des cliniciens et celle de la TEP-FDG. 

Ainsi 65 sur 149 (44%) des nodules finalement bénins ont été correctement identifiés par ce modèle comme probablement bénins  et 1 des 29 nodules finalement malins a été à tort étiqueté comme probablement bénin. 

Cette étude est intéressante parce qu’elle se focalise sur les nodules pour lesquels les cliniciens estiment que la probabilité diagnostique est ≤50%. On pourrait en déduire comme le suggèrent les auteurs que pour ces nodules pour lesquels la probabilité diagnostique telle qu’elle est appréciée ici est probablement bénigne, les investigations pourraient être limitées. Toutefois un nodule considéré comme bénin était finalement malin, ce qui limite l’intérêt de cette étude et doit conduire à attendre d’autres résultats avant de considérer ce modèle comme possiblement utile.  

 

 

 

[1]Deux ans sont exigés habituellement. 

Reference

Assessment of Plasma Proteomics Biomarker's Ability to Distinguish Benign From Malignant Lung Nodules: Results of the PANOPTIC (Pulmonary Nodule PlasmaProteomic Classifier) Trial.

Silvestri GA, Tanner NT, Kearney P, Vachani A, Massion PP, Porter A, Springmeyer SC, Fang KC, Midthun D, Mazzone PJ; PANOPTIC Trial Team.

Chest 2018; 154 : 491-500

Auteur

Bernard Milleron

Rédacteur en chef d'EM-Onco.