Journal of Thoracic Oncology

Déficit en alpha 1 antitrypsine et cancer broncho-pulmonaire

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2015

Épidémiologie, Prévention

Plusieurs études ont évoqué une possible relation entre un déficit en alpha 1 antitrypsine et un risque élevé de cancer broncho-pulmonaire avec des résultats contradictoires probablement du fait du tabagisme variable des sujets étudiés.

Cette étude multicentrique cas-contrôle espagnole s’intéresse exclusivement aux cancers des non fumeurs qui constituent les cas tandis que les contrôles sont représentés par des non fumeurs appariés selon l’âge et le sexe qui ont été opérés pour une intervention non oncologique. Tous les participants étaient interrogés sur leurs éventuelles expositions environnementales et professionnelles.

Deux cent douze cas et 318 contrôles ont été inclus dans cette étude. L’exposition élevée au radon était plus fréquente pour les cas (48%) que  pour les contrôles (30,4%). L’exposition au tabagisme passif à la maison était un peu plus élevée chez les cas (44,8%) que chez les contrôles (45,4%).

Sept patients étaient homozygotes SS (3,3%) et seulement 3 (0,9%) parmi les contrôles. Il n’y avait aucun homozygote ZZ. Les hétérozygotes S représentaient respectivement 22 et 29% et les Z 5,2 et 5% des cas et des contrôles.

Si aucun excès de risque n’est apparu pour les hétérozygotes, le risque ajusté des homozygotes SS était de 4,64 et même de 7,58 chez les femmes.

Plus encore, après ajustement du risque à l’âge, au sexe et à l’exposition au radon, les homozygotes SS exposés à au moins 20 ans de tabagisme passif avaient un risque de cancer de 12,1.

Cette étude suggère donc l’existence d’un risque élevé de cancer broncho-pulmonaire chez les homozygotes, principalement quand il s’agit de femmes et quand il y a eu une exposition prolongée au tabagisme passif. Attention néanmoins au fait que tous ces résultats sont basés sur de petits effectifs : 7 patients et 3 contrôles seulement étaient homozygotes.

Reference

Alpha-1 Antitrypsin Deficiency and Lung Cancer Risk: A Case-Control Study in Never-Smokers.

Torres-Durán M, Ruano-Ravina A, Parente-Lamelas I, Abal-Arca J, Leiro-Fernández V, Montero-Martínez C, Pena C, Castro-Añón O, Golpe-Gómez A, González-Barcala FJ, Martínez C, Guzmán-Taveras R, Provencio M, Mejuto-Martí MJ, Fernández-Villar A, Barros-Dios JM.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1279-84

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer