Thorax

Dépistage et tabac : les résultats de l’étude UKLS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2017

Épidémiologie, Dépistage

Nous avons commenté sur ce site les résultats de plusieurs études montrant l’impact positif du dépistage sur la consommation tabagique. C’était notamment le cas de l’étude NLST (cliquer ici) et de l’étude NELSON (cliquer ici).

Voici maintenant une autre étude réalisée à partir de l’étude pilote UKLS dont nous avons commenté les résultats sur ce site (cliquer ici). Dans cette étude, qui était une étude de faisabilité, première étape d’une grande étude malheureusement non financée, 4055 personnes ont été randomisées entre un bras comportant un dépistage par scanner low dose et et un bras contrôle.

Trois auto-questionnaires leurs étaient proposés : à l’inclusion (T0), 2 semaines après qu’ils aient reçu la notification écrite de leur bras de randomisation (T1) et jusqu’à 2 ans plus tard (T2).

Parmi les 2028 randomisés dans le bras scanner et 2027 dans le bras contrôle, respectivement 759 et 787 étaient fumeurs. Au questionnaire T1, 557 et 479 personnes ont répondu et au T2 488 et 377.

A  T1, à la question «avez-vous cessé de fumer depuis votre entrée dans l’UKLS ? » :  

  • 75 sur les 527 (14%) personnes qui ont répondu au questionnaire dans le bras scanner ont répondu oui et 452 non.
  • 36 sur les 479 (8%) personnes qui ont répondu au questionnaire dans le bras scanner ont répondu oui et 443 non.

A  T2, à cette même question «avez-vous cessé de fumer ? » : 

  • 115 sur les 488 (24%) personnes qui ont répondu au questionnaire dans le bras scanner ont répondu oui et 373 non.
  • 79 sur les 377 (21%) personnes qui ont répondu au questionnaire dans le bras scanner ont répondu oui et 298 non.

Ces différences étaient significatives. De même, comme dans l’essai NLST, c’est le fait d’avoir après le scanner d’autres investigations (donc une anomalie) qui influençait l’arrêt du tabac.

Il est donc bien clair maintenant que le dépistage est un moment privilégié pour tenter d’obtenir un sevrage tabagique : prévention et dépistage ne sont pas antinomiques comme certains l’ont affirmé, au contraire ils sont complémentaires.

 

 

 

Reference

Impact of low-dose CT screening on smoking cessation among high-risk participants in the UKLung Cancer Screening Trial.

Brain K, Carter B, Lifford KJ, Burke O, Devaraj A, Baldwin DR, Duffy S, Field JK.

Thorax 2017; 72 : 912-918

150 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer