Journal of Thoracic Oncology

Cost-Effectiveness of Computed Tomography Screening for Lung Cancer in the United States.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2011

Épidémiologie, Prévention, Dépistage, Diagnostic précoce

L’été dernier, étaient publiés dans le N Eng J Med les résultats du grand essai prospectif américain, le NLST, qui, chez plus de 50 000 personnes, démontrait que le dépistage scanographique du cancer du poumon chez des fumeurs ou ex-fumeurs diminuait de 20% la mortalité spécifique par cancer broncho-pulmonaire (/prev-em-onco/2164). Immédiatement, les questions sur l’impact économique d’un tel programme, si un jour il était mis en œuvre, ont fusé de toutes parts, tandis que, à juste titre, certains regrettaient que cette action n’ait pas été fortement liée à une politique forte de sevrage tabagique.

Cet article assez complexe, est basé sur un modèle mathématique construit avec les données issues de cette étude et de registres nord-américains. La méthodologie peut en être critiquée (voir l’éditorial sur cet article dans ce même numéro :  Computed Tomography Screening for Lung Cancer without a Smoking Cessation Program-Not a Cost-Effective Idea.  Evans WK, Wolfson MC. J Thorac Oncol. 2011; 6 : 1781-3. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22005470) quant aux chiffres de fumeurs, à la nature et au coût des examens réalisés.

La première notion est que le dépistage calculé en dollars par QALY (Quality-adjusted life-years : c’est un indicateur économique qui tient compte du temps de vie gagné mais qui pondère ce paramètre en fonction des conditions de vie) coûte cher, et davantage que le dépistage du cancer du sein (cf ci dessous). Un certain nombre de situations sont modélisées selon l’adhésion complète ou non au programme de dépistage, la survenue ou non de cancers radio-induits, etc.

Le plus intéressant concerne le lien entre la mise en œuvre d’une politique de sevrage tabagique et le dépistage.

Une politique simple de sevrage tabagique, essentiellement parce qu’elle réduit rapidement la mortalité liée au tabac par d’autres maladies que le cancer (notamment cardio-vasculaires), est incontestablement ce qui a le meilleur rapport coût-efficacité.

Ensuite, si un dépistage scanographique est organisé, il est indissociable de la mise en œuvre d’une politique de sevrage tabagique comme le montrent bien les chiffres ci-dessous :

Situation

Coût ($/QALY)

Consultations de sevrage tabagique

17 000-20 000

Dépistage scanographique

126 000-169 000

Dépistage scanographique et Consultations de sevrage tabagique obtenant une augmentation du taux de sevrage de 6%

40 000-73 000

Dépistage par mammographie du cancer du sein

47 700 ($2006)

Reference

Cost-Effectiveness of Computed Tomography Screening for Lung Cancer in the United States.

McMahon PM, Kong CY, Bouzan C, Weinstein MC, Cipriano LE, Tramontano AC, Johnson BE, Weeks JC, Gazelle GS.

J Thorac Oncol. 2011; 6 : 1841-1848.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer