Journal of the American Medical Association

Des réflexions sur la cigarette électronique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Épidémiologie, Prévention

L’usage croissant de la cigarette électronique fait que de plus en plus de questions sont posées aux médecins quant aux avantages et inconvénients de celle-ci. Ce point de vue de Naël Benowitz, qui a mené beaucoup de recherches sur le tabac, et que publie cette semaine le JAMA peut aider à répondre à plusieurs questions fréquemment posées.

La première remarque est essentielle : 250 marques de cigarettes électroniques sont actuellement disponibles. Toutes sont différentes, de sorte qu’il est difficile de donner un avis global sur ces cigarettes.

On peut néanmoins considérer que le degré de concentration des toxiques identifiés dans les vapeurs de la cigarette électronique serait moins élevés que ceux que contiennent les cigarettes classiques, mais tout de même plus élevés que ceux que contiennent les substituts nicotiniques utilisés depuis 30 ans.

Quels sont les  bénéfiques potentiels ?

Très peu d’études (il n’y a qu’un essai non contrôlé) et des recommandations semblent montrer que la cigarette électronique permet de faciliter le sevrage tabagique et de diminuer la quantité de cigarettes fumées. Néanmoins des études longitudinales ne montreraient pas de différence au long cours entre eux les personnes qui ont utilisé la cigarette électronique et les autres. Il est donc clair que que de nouvelles études cliniques sont nécessaires.

Quels sont les risques potentiels pour la population ?

Il est possible que les non fumeurs  exposés à la cigarette électronique aient un risque de devenir dépendants de la nicotine. Par ailleurs on ne sait pas grand-chose des risques induits par cette nouvelle pollution

Le marketing doit être encadré

Le marketing actuel de la cigarette électronique est très actif visant toutes les populations et notamment les jeunes aux quels est transmise l’image d’un produit moderne et séduisant. Il faut que celui-ci soit encadré. Il faut notamment que ce produit soit présenté comme  un outil pour le sevrage tabagique et que ne soit pas favorisé l’usage simultané de la cigarette électronique et la cigarette classique. L’âge limite d’utilisation doit être précisé.

La lecture de ces réflexions entraine la conviction qu’on manque énormément de données sur les effets individuels et sur les effets collectifs de ces cigarettes. L’auteur insiste sur le fait qu’une réglementation est nécessaire. C’est sans doute vrai, mais, tant qu’on ne disposera pas d’études cliniques bien faites en nombre suffisant, on ne voit pas sur quoi de telles recommandations pourraient reposer.

Les lecteurs qui souhaiteront approfondir leurs connaissances sur ce sujet liront aussi avec intérêt l’étude internationale récente menée par Sarah Adkison (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23415116).

Reference

The Regulatory Challenge of Electronic Cigarettes.

Benowitz NL, Goniewicz ML.

JAMA 2013; 310 : 685-6

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer