Journal of Thoracic Oncology

Efficacité de l’immunothérapie en fonction du statut K-RAS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2019

Immunothérapie, KRAS

Environ 30% des cancers bronchiques non à petites cellules  ont des mutations de KRAS qui sont en général associées à un pronostic défavorable et ce d’autant qu’aucune thérapeutique ciblée n’a montré une quelconque activité. 

Il a été suggéré dans l’étude de phase III comparant en deuxième ligne nivolumab et chimiothérapie dans les cancers non épidermoïdes (cliquer ici) que l’immunothérapie pouvait avoir un bénéfice de survie  supérieur dans le sous groupe des patients mutés KRAS mais cette notion n’a pas été confirmée par la suite.

Le but de l’étude rétrospective multicentrique française qui est publiée ici est de comparer l’efficacité de l’immunothérapie chez les malades dont la tumeur est ou non mutée RKAS. 

Cette cohorte rétrospective comporte les données de tous les patients (n=282) traités par immunothérapie de 2013 à 2017 dans les CHU de Marseille et de Toulouse. Leur âge médian était de 59,8 ans, il y avait 60% d’hommes, la grande majorité étaient fumeurs ou anciens fumeurs et avaient un PS à 0 ou 1. Tous étaient évaluables pour la survie globale et la survie sans progression et 273 l’étaient pour la réponse. Parmi ceux-ci 162 présentaient des mutations de KRAS. 

Les taux de réponse étaient de 18,7% chez les mutés KRAS vs 14,4% chez les KRAS sauvages mais cette différence n’était pas significative. Les taux de contrôle de la maladie ne différaient pas non plus (48,4 vs 49,2%) pas plus que la survie sans progression (3,09 vs 2,66 mois, HR = 0,93 (0,71-1,21), p=0,58) ou la survie globale (14,29 vs 11,14 mois, HR = 0,93 (0,68-1,29), p=0,68).  Aucune différence de toxicité n’était non plus notée.

L’expression de PD-L1  a été analysée chez 128 patients (45,4%) : 49% des mutés KRAS et 38,9% des sauvages avaient une expression >1% et 21,2% des mutés KRAS et 16,7% des sauvages avaient une expression >50%. Ces différences n’étaient pas significatives. 

Il existait cependant quelques différences au sein de certains sous-types de mutations KRAS : une tendance était observée pour de meilleurs taux de réponse et de survie sans progression  chez les patients ayant des mutations G12A ou G12V.  

Enfin une tendance à de meilleurs taux de réponse et des survies sans progression plus longues a été observée chez les malades qui exprimaient PD-L1  et notamment chez ceux qui l’exprimaient fortement. 

La conclusion de cette étude est que globalement le bénéfice clinique observé chez les patients mutés KRAS est similaire qu’ils aient ou non des mutation KRAS. Il est possible que ce bénéfice ne soit pas le même selon les sous types de mutations mais d’autres études devront le confirmer. 

 

Reference

Efficacy of Immune Checkpoint Inhibitors in KRAS-Mutant Non-Small Cell Lung Cancer (NSCLC).

Jeanson A, Tomasini P, Souquet-Bressand M, Brandone N, Boucekine M, Grangeon M, Chaleat S, Khobta N, Milia J, Mhanna L, Greillier L, Biemar J, Nanni I, Ouafik L, Garcia S, Mazières J, Barlesi F, Mascaux C.

J Thorac Oncol2019; 14 : 1095-1101

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