Lung Cancer

Efficacité et tolérance du Nivolumab dans une étude de « vie réelle » menée au Japon.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2020

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Compte tenu des biais de sélections intrinsèquement liés aux études d’enregistrement des nouvelles molécules et aux questionnements légitimes qui en découlent de savoir si les résultats sont extrapolables à des patients moins sélectionnés, les études « de vraie vie » fleurissent depuis quelques années, notamment dans le domaine de l’immunothérapie. On l’a vu en France avec les données issues des ATU ou celles de l’étude EVIDENS (concernant toutes deux le nivolumab). C’est une étude Japonaise qui est rapportée ici par Ryo Morita et al. Le Japon a approuvé le nivolumab en 2015 en deuxième ligne des cancers bronchiques épidermoïdes et non épidermoïdes.

Cette étude concerne les patients (n=901, 651 hommes (72.3 %) et 250 femmes (27.7 %)) qui ont été traités entre Avril 2016 et Décembre 2016 dans 23 centres Japonais. L’âge médian était de 67 ans et 19.8 % (n = 178) avaient plus de 75 ans. On note environ 25% de patients en PS 2 ou au-delà. Le Nivolumab était administré en deuxième ligne chez 46.8 % (n = 422) des patients et en troisième ligne chez 26.5 % (n = 239).

Le nombre médian de doses et la durée médiane de traitement étaient respectivement de 5 perfusions (range: 1–44) et 59 jours (range: 1–693 jours). 

On retrouve en analyse univariée, qu’un bon PS, l’absence de métastases hépatiques et l’absence de pneumopathie interstitielle préexistante sont corrélés avec une meilleure PFS et OS. Le tabagisme est associé à une meilleure PFS, à l’inverse de la présence d’une mutation EGFR. 

En analyse multivariée, le bon PS reste significatif (ECOG PS 0–1 versus ≥ 2 (OS: HR = 0.39,p<0.0001; et PFS: HR = 0.64, p=0.0001) ainsi que l’absence de métastases hépatiques (OS: HR = 1.60 p<0.0001; PFS: HR = 1.44, p<0.0001). L’âge, la ligne de traitement et l’histologie n’ont pas d’incidence significative sur l’OS ou la PFS. On note une tendance à un meilleur devenir chez les patients PDL1>1% versus les patients PDL1 négatifs (médiane de PFS: PDL1≥ 50 % :3.5 mois, PDL1 1–49 % : 2.1 mois, PDL1< 1 % : 1.8 mois, P = 0.0491).

Cette étude confirme donc en données de vie réelle ce qui a déjà été rapport :  une efficacité chez les sujets âgés, meilleure en cas de bon PS et à l’inverse, une moins bonne efficacité en cas de métastases hépatiques ou de mutations EGFR. Aucun signal nouveau de toxicité n’a été identifié sur ces 900 patients non sélectionnés. 

Reference

Real-world effectiveness and safety of nivolumab in patients with non-smallcell lung cancer: A multicenter retrospective observational study in Japan.

Morita R, Okishio K, Shimizu J, Saito H, Sakai H, Kim YH, Hataji O, Yomota M, Nishio M, Aoe K, Kanai O, Kumagai T, Kibata K, Tsukamoto H, Oizumi S, Fujimoto D, Tanaka H, Mizuno K, Masuda T, Kozuki T, Haku T, Suzuki H, Okamoto I, Hoshiyama H, Ueda J, Ohe Y.

Lung Cancer 2020;140 : 8-18.

 

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