Journal of Thoracic Oncology

Épidémiologie du cancer du poumon : de grandes variations persistent dans le monde

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2016

Épidémiologie

Les données d’incidence et de mortalité qui sont présentées ici proviennent de l’étude GLOBOCAN  2012,  réalisée par l’agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) qui a réuni les données statistiques de 184 pays. Ces chiffres sont mis en regard de l’index de développement humain de chaque pays (IDH), qui mesure le niveau moyen atteint dans des dimensions clés du développement humain : durée de vie, durée de vie en bonne santé, niveau de connaissances et niveau de vie.  Ces IDH étaient classées en 4 niveaux de développement (très haut, haut, moyen et bas).

L’incidence mondiale ajustée était de :

  • 34,2 pour 100 000 hommes (1,24 millions d’hommes),
  • et 13,6 pour 100 000 femmes (0,58 millions de femmes).

L’incidence, comme la mortalité, étaient en général plus élevé dans les régions socio-économiquement les plus développées et plus basse dans les pays à HDI bas,  mais sans que le gradient ne soit régulier (tableau ci dessous :) 

 

Hommes

Femmes

 

Taux d’incidence

Taux de mortalité

Taux d’incidence

Taux de mortalité

IDH très élevé

42,2

34,1

21,8

15,6

IDH élevé

32,1

28,6

8,1

6,9

IDH moyen

35,6

32,6

13,1

11,7

IDH bas

7,9

7,1

3,1

2,8

Incidence

L’incidence masculine  la plus élevée était observée chez les hommes d’Europe centrale et d’Europe de l’est (53,5 pour 100 000). L’incidence la plus élevée chez les femmes était observée en Amérique en Europe du Nord.

C’est dans les pays où il y avait l’IDH le plus élevé que le tabagisme est le plus souvent responsable de l’incidence des cancers du poumon. Essentiellement du fait de l’épidémiologie chinoise où le cancer broncho-pulmonaire est indépendant du tabagisme chez la femme, il est estimé que la moitié des cancers broncho-pulmonaires de la femme dans le monde ne sont pas liés au tabac.

A noter enfin qu’on retrouve comme d’habitude, avec 30 ans de retard, un parallélisme entre l’incidence du tabagisme et l’incidence du cancer broncho-pulmonaire. 

Mortalité

La mortalité évolue comme l’incidence en fonction des conditions socio-économiques.

Ce sont également les hommes d’Europe centrale et de l’est et les femmes d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord qui ont la mortalité la plus élevée.

Les chiffres de mortalité se sont un peu améliorés durant la dernière décade dans certains pays économiquement développés comme la Suède, le Japon, les Etats-Unis, le Canada, et l’Australie.  Ils continuent à varier considérablement selon les pays (par exemple le taux de survie relative à 5 ans varie de 2 % en Libye à 30 % ou Japon) ou les régions (urbaines ou rurales) dans certains pays comme par exemple la Chine.

 

 

 

Reference

The International Epidemiology of Lung Cancer: Latest Trends, Disparities, and Tumor Characteristics.

Cheng TY, Cramb SM, Baade PD, Youlden DR, Nwogu C, Reid ME.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 1653-71

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer