Journal of Clinical Oncology

Erlotinib un association à la radiothérapie stéréotaxique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, Radiothérapie / Radiofréquence

Cette étude de phase II ouverte menée au Colorado a pour but de proposer à des patients qui ont un cancer bronchique non à petites cellules de stade IV, avec jusqu’à 6 sites métastatiques en dehors du cerveau, et qui sont en progression après au moins une ligne de chimiothérapie,  une association de radiothérapie stéréotaxique et d’erlotinib. L’objectif principal de l’essai était le taux de survie sans progression  à 6 mois.

L’erlotinib est administré à la dose de 150 mg/jour au moins une semaine avant la radiothérapie stéréotaxique et est poursuivi pendant et après celle-ci.

Au total, 24 patients ont été inclus entre 2005 et 2013 (chez aucun des 13 qui ont eu une recherche de mutations de l’EGFR une mutations n’a été mise en évidence).

Leur âge médian était de 67 ans, 15 d’entre eux avaient eu au préalable une ligne de chimiothérapie, 7 et 2 en avaient reçu 2 et 3. Chez 8 patients, 1 site métastatique été traité, chez 8 autres 2, et chez 5, 2 et 1 patients ont été respectivement traités 3,  4 et 5 sites. Au total 52 sites ont été traités, et le poumon était le site le plus fréquemment traité.

La survie sans progression  médiane était de 14,7 mois et la survie médiane de 20,4 mois. Le taux de survie sans progression  à 6 mois était de 69%.

La plupart des patients récidivaient à distance des sites traités (seulement 3 des 47 lésions mesurables avaient récidivé localement à 9 mois après le traitement).

En analyse multivariée le nombre de sites traités était positivement corrélé avec le risque de décès et les patients qui ont reçu un traitement sur des lésions intrathoraciques avaient un risque de décès inférieur à celui des patients qui avaient été traités sur des lésions extrathoraciques.

Trois toxicités de grade 3 ont été considérées comme possiblement lié à l’erlotinib et 2 à la radiothérapie. Un décès a été considéré comme possiblement attribuable à la radiothérapie : il s’agit d’un patient qui a développé, 3 mois après une radiothérapie stéréotaxique sur 3 sites thoraciques (parenchyme pulmonaire, épaule et paroi thoracique),  une insuffisance respiratoire aigue.

Si plusieurs études ont été consacrées à l’association de la radiothérapie en général à des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR (/prev-em-onco/2281),  l’ association décrite ici d’un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR à la radiothérapie stéréotaxique est originale. L’obtention d’une survie sans progression  à 14,7 mois et d’une survie médiane à 20,4 mois, si elle est vérifiée par d'autres études,  est particulièrement intéressante. 

Reference

Phase II Trial of Stereotactic Body Radiation Therapy Combined With Erlotinib for Patients With Limited but Progressive Metastatic Non-Small-Cell Lung Cancer.

Iyengar P1, Kavanagh BD1, Wardak Z1, Smith I1, Ahn C1, Gerber DE1, Dowell J1, Hughes R1, Abdulrahman R1, Camidge DR1, Gaspar LE1, Doebele RC1, Bunn PA1, Choy H1, Timmerman R2.

J Clin Oncol. 2014 Oct 27.[Epub ahead of print]

42 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer