Journal of Thoracic Oncology

Exposition au radon et calcul du risque de cancer broncho-pulmonaire

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2016

Épidémiologie, Dépistage

Plusieurs modèles prédictifs du risque de cancer broncho-pulmonaire ont été établis avec le but de définir la population qui pourrait bénéficier au mieux du dépistage du cancer broncho-pulmonaire et ces modèles ne prennent pas en compte l’exposition environnementale au radon.

Les auteurs de ce bref article du Journal Thoracic of Oncology s’étonnent de cela en soulignant que l’exposition au radon au domicile représente le deuxième facteur de risque chez les fumeurs et le premier chez les non-fumeurs.

Ils s’appuient sur un rapport de l’Environnemental Protection Agency publié il y a quelques mois qui indique que les expositions à plus de 148 Bq/m3 entrainent un risque de décès par cancer broncho-pulmonaire de 62/1000 chez les fumeurs et de 7 sur 1000 chez les non-fumeurs. Ils citent également une étude cas-contrôle européenne qui montre qu’un fumeur de 15 à 24 cigarettes par jour aurait un OR de 25,8 lié au tabac, qui passerait à 29,9 pour une exposition de 100 Bq/m3 et à 42,3 pour une exposition de 400 Bq/m3.

Il existe une importante variation d’exposition de l’habitat au radon selon les régions de sorte que l’augmentation du risque va de 1,16 à 1,64. Les auteurs soulignent que cet excès de risque n’est pas loin de celui de la BPCO (OR = 1,43, des antécédents familiaux de cancer broncho-pulmonaire (0R=1,80) ou de l’emphysème (0R=1,56).  Ils proposent donc en, s’appuyant sur ces arguments, d’associer l’exposition au radon dans les calculs de risque ce qui supposerait de connaître partout l’exposition au radon, de la mesurer, de calculer un excès de risque pour chaque région et de l’intégrer au risque tabagique qui est considérablement supérieur.

On conviendra que ceci n’est pas très simple d’autant qu’il faudrait tenir compte des variations d’exposition liées aux déménagements successifs. 

Reference

Residential Radon: The Neglected Risk Factor in Lung Cancer Risk Scores.

Torres-Duran M, Fernandez-Villar A, Barros-Dios JM, Ruano-Ravina A.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 1384-6

 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer