Thorax

Faut il commencer par une EUS ou par une EBUS ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2014

Endoscopie bronchique et pleurale

L’échoendoscopie bronchique (EBUS) et l’échoendoscopie œsophagienne (EUS) sont des techniques complémentaires qui, lorsqu’elles sont combinées, ont des résultats au moins équivalents à ceux de la médiastinoscopie.

Commencer par l’une ou l’autre n’est peut-être pas indifférent notamment pour les patients qui, selon les auteurs, tolèrent en général mieux l’EUS que l’EBUS. Cette étude randomisée a le but de répondre à cette question : l’objectif principal était la comparaison de l’exactitude diagnostique des 2 techniques. Les objectifs secondaires étaient la sensiblité, la durée de l’examen, le nombre de stations ganglionnaires prélevée, le nombre de patients qui avaient des mouvements témoignant d’irritabilité durant l’examen, les complications et la tolérance des deux examens.

Résultats

Sur plus de 800 patients consécutifs dont l’éligibilité a été examinée sur une période de six mois, 162 patients ont été randomisés, 82 dans le groupe EBUS et 80  dans le groupe EUS. Les 2 groupes étaient comparables.

Aucune différence significative concernant l’exactitude, la sensibilité ou la valeur prédictive négative des 2 examens n’a été mise en évidence. Toutefois, dans le groupe EBUS, ajouter secondairement une EUS n’a augmenté significativement ni l’exactitude ni la sensibilité.

En revanche, dans le groupe échoendoscopie œsophagienne, ajouter une EBUS secondairement augmentait significativement l’exactitude (de 86,5% à 97,3%, p=0,016) et la sensibilité qui passait de 60 à 92% (p=0,008).

La durée de l’examen, les paramètres cardio-respiratoires et le degré de satisfaction des patients ne différaient pas significativement.

Les taux de complications ne différaient pas non plus significativement : un pneumomédiastin dans le groupe EUS, et 12 et 16 complications qualifiées de mineures respectivement dans les groupes EBUS et EUS (saignements peu importants, hoquets ou douleurs).

Ainsi, si l’on veut limiter le recours à un deuxième examen, la réalisation d’une échoendoscopie bronchique en premier est préférable.Tout ceci ne nous semble néanmoins utile que lorsque la topographie des ganglions à prélever ne conduit pas à choisir préférentiellement l'une ou l'autre technique. 

Reference

EBUS-centred versus EUS-centred mediastinal staging in lung cancer: a randomised controlled trial.

Kang HJ, Hwangbo B, Lee GK, Nam BH, Lee HS, Kim MS, Lee JM, Zo JI, Lee HS, Han JY.

Thorax 2014; 69 : 261-8.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer