Journal of Clinical Oncology

Immunothérapie par Nivolumab en deuxième ligne ou plus dans les CBNPC métastatiques. Quelle survie à 5 ans ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2018

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Nous avions commenté sur ce site il y a 3 ans une publication de S Gettinger sur les taux de survie à 3 ans  des patients traités par nivolumab dans une étude de phase I qui explorait 3 niveaux de doses 1, 3 ou 10 mg/kg (cliquer ici)

Cette étude avait inclus 129 patients, d’âge médian 65 ans, atteints de cancer bronchique non à petites cellules (42% d’épidermoïdes). Plus de la moitié de ces patients avaient reçu antérieurement 3 lignes de traitement ou plus. A cette époque la durée médiane de suivi était de 39 mois et la survie médiane était de 9,9 mois pour l’ensemble de ces malades. Leur taux de survie à 3 ans était de 18%.  

Ce nouvel article,  signé par la plupart des mêmes auteurs, publie maintenant les chiffres de survie à 5 ans obtenus dans  cette même étude, avec une durée minima de suivi de 58 mois.

On constate qu’un plateau semble avoir été atteint pour certains de ces malades à partir de 3 ans puisque la durée médiane de survie reste à 9,9 mois et le taux de survie estimé à 5 ans est à 16%[1].

Ce chiffre est le même chez les patients atteints de cancers épidermoïdes ou non épidermoïdes et pour les patients qui avaient un taux de PD-L1 quantifiable que l’expression de PD-L1  soit < 1% ou ≥ 1%. En revanche il était plus élevé (43%) chez ceux qui avaient un taux de PD-L1  ≥ 50%.  

Seize patients avaient une durée de survie d’au moins 5 ans (jusqu’à 88 mois) et deux d’entre eux sont décédés, l’un par progression et l’autre par BPCO. 

Les caractéristiques de ces 16 patients étaient similaires à celles de l ‘ensemble des patients traités en ce qui concerne notamment leur tabagisme (près de 90% étaient fumeurs ou anciens fumeurs) et leur statut mutationnel (2 mutés EGFR). 

Chez les 3/4 (n=12) de ces longs survivants une réponse partielle a été observée.

Parmi ces 16 survivants, 3, 7 et 6 recevaient 1, 3 ou 10 mg/kg. 

Douze de ces longs survivants n’ont pas reçu d’autres traitements après le nivolumab et n’avaient pas progressé au moment de la fermeture de la base. 

Quelques cas enfin sont détaillés dont 2 pour lesquels le traitement par nivolumab a pu être repris.  

Ces résultats à long terme sont très  intéressants parce qu’on dispose de peu de données sur la survie réelle de ces patients : en faisant abstraction des taux de survie estimée on est certain qu’au moins 12 des 129 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques et fortement prétraités (plus de 50% avaient reçu antérieurement ≥3 lignes de chimiothérapie) sont toujours vivants et sans récidive à plus de 5 ans après le début de leur immunothérapie. Ces chiffres démontrent combien le progrès observé grâce à l’immunothérapie dans les cancers bronchiques non à petites cellules sont importants. 

 

 

 

[1]12 patients ont été censurés avant 5 ans pour diverses  raisons : retraits de consentement et pertes de vue ou suivi non assure jusqu’à 5 ans. 

 

Reference

Five-Year Follow-Up of Nivolumab in Previously Treated Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer: Results From the CA209-003 Study.

Gettinger S, Horn L, Jackman D, Spigel D, Antonia S, Hellmann M, Powderly J, Heist R, Sequist LV, Smith DC, Leming P, Geese WJ, Yoon D, Li A, Brahmer J.

J Clin Oncol2018; 36 : 1675-1684

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