Chest

Inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR en adjuvant, une méta-analyse.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Thérapeutique ciblée, Traitement péri-opératoire, EGFR

La place des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR comme traitement adjuvant des cancers bronchiques non à petites cellules n’est pour l’instant pas établie, les études disponibles ayant inclus des patients chez lesquels la présence de mutations activatrices de l’EGFR n’était pas exigée et ces essais, tels que l’étude BR19 menée avec le gefitinib (cliquer ici) ou l'étude  RADIANT menée avec de l’erlotinib (cliquer ici), ne comportant qu’un nombre réduit de mutés.

Cette méta-analyse porte sur des essais cliniques comparant, chez des malades opérés dont la résection a été complète, un traitement adjuvant par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR à pas de traitement adjuvant.

A partir de l’examen des résumés de 1618 études, 5 d’entre elles ont été retenues ce qui représente un total de 1960 patients. Deux études ne comportaient que 4% (BR19) et 16,5% (RADIANT) de mutés. Les 3 autres ne comportaient que des mutés. Toutes s’intéressaient à des cancers de stades I à IIIA. Quatre étaient des études prospectives randomisées  et la cinquième une étude rétrospective de cohorte. Les effectifs étaient surtout importants pour les 2 grandes études BR19 avec du gefitinib et RADIANT avec de l’erlotinib qui comptaient respectivement 503 et 973 patients. L’étude de cohorte en comprenait 286, et les deux dernières 138 et 60.

Pour l’ensemble des malades un bénéfice significatif de DFS a été mis en évidence (HR =  0,63; 95% CI, 0,41-0,99) correspondant à un gain  de survie de 3,1 % en un an.  Il y avait toutefois une grande hétérogénéité dans ces études.

Chez les seuls patients qui présentaient des mutations activatrices de l’EGFR une très nette différence était observée à la faveur des patients traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR qui avaient une réduction du risque de récidive de 52% (HR = 0,48; 95% CI, 0,36-0,65). Il n’y avait pas d’hétérogénéité dans cette analyse.

La survie globale  était augmentée mais de façon non significative (amélioration de 9,5% de la survie à 3 ans). Dans deux études les sites de récidive n’étaient pas indiqué. Dans celles oui ils étaient indiqués, la récidive métastatique était influencée par le traitement.

Même si ces résultats peuvent paraître intéressants, il nous semble qu’on ne peut  affirmer avec certitude à la lecture de cette méta-analyse  que le bénéfice d’un traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR soit démontré chez les patients opérés d’un cancer présentant une mutation activatrice de l’EGFR. Le fait notamment qu'ait été  ajoutée à 4 essais randomisés une étude rétrospective doit faire interprérer avec prudence les résultats de cette méta-analyse.

Il nous faut donc encore attendre les résultats des études randomisées prospectives qui sont en cours (cliquer ici).

 

Reference

Efficacy of EGFR tyrosine kinase inhibitors in the adjuvant treatment for operable non-small-cell lung cancer by a meta-analysis.

Huang Q, Li J, Sun Y, Wang R, Cheng X, Chen H.

Chest. 2015 Dec 24. [Epub ahead of print]

126 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer