Lung Cancer

Inhibiteurs de la tyrosine kinase chez les EGFR mutés : une nouvelle méta-analyse

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2019

Thérapeutique ciblée, Traitement péri-opératoire, EGFR

Nous avons commenté à plusieurs reprises sur ce site les résultats de plusieurs études adjuvantes menées chez les patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules présentant une mutation activatrice de l'EGFR. Il s’agit notamment de l’étude RADIANT (cliquer ici), de l’étude ADJUVANT/CTONG1104 (cliquer ici), de l’ étude EVAN (cliquer ici), de l’étude SELECT (cliquer ici). Nous avons aussi commenté en juin 2016 une méta-analyse qui portait sur 5 études menées sur 1960 patients traités dans des études randomisées et une étude de cohorte. Seulement 3 études portaient exclusivement intéressé qu’aux patients qui présentaient des mutations de l’ EGFR (cliquer ici)

La méta-analyse qui est publiée ici porte sur 11 études récentes ayant inclus 1152 patients qui tous présentaient une mutation activatrice  de l’EGFR. Il s’agit d’études prospectives randomisées (n=8) mais aussi d’études de cohorte  (n=3).

Cette méta-analyse montre un effet significatif de la survie pour les 9 essais (980 patients) qui comparaient :

  • Inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR seul ou associé à une chimiothérapie 
  • à placebo ou chimiothérapie. 

L’OR est à 0,63; (95% CI, 0,46-0,87, p=0,004). Cette supériorité significative persistait après avoir retiré de l'analyse les études rétrospectives. 

Lorsque la comparaison est effectuée pour 4 études entre inhibiteurs de la tyrosine kinase  et chimiothérapie, le bénéfice n’atteint pas la significativité (OR = 0,79; 95% CI, 0,51- 1,23, p = 0,30) . En revanche, lorsque la comparaison porte sur inhibiteur de la tyrosine kinase  et chimiothérapie versus chimiothérapie, le bénéfice est important et significatif (OR = 0,50; 95% CI, 0,31- 0,78, p = 0,003). 

Une différence  significativement de survie sans récidive et une importante et significative diminution des effets adverses sévères lorsque la chimiothérapie est comparé à un inhibiteur de la tyrosine kinase étaient également constatées dans cette méta-analyse. 

Ces données sont intéressantes même si la méthodologie employée et notamment l’addition d’études rétrospectives est discutable.  Il semble bien que, comme l ‘écrivent les auteurs, ce soient en grande partie les deux études qui incluaient exclusivement des cancers de stades III qui rendent positive cette méta-analyse.  Ceci va dans le sens des deux études chinoises récemment publiées, les études ADJUVANT/CTONG1104 et EVAN, qui montraient que ce sont surtout les patients opérés de cancers de stade III qui bénéficient des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR en adjuvant. 

Reference

EGFR inhibitors as adjuvant therapy for resected non-small cell lung cancer harboring EGFR mutations.

Tang W, Li X, Xie X, Sun X, Liu J, Zhang J, Wang C, Yu J, Xie P.

Lung Cancer 2019; 136 : 6-14

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer