Lung Cancer

KBP-CPHG 2010 : des résultats importants

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

Épidémiologie, Prévention

Succédant à l’étude KBP-CPHG 2000, l’étude observationnelle KBP-CHG 2010 est depuis peu en attente de publication dans Lung Cancer.

Cette étude observationnelle multicentrique française donne une excellente représentation de l’ensemble des cancers broncho-pulmonaires pris en charge dans les CHG sur toute la France puisqu’elle porte sur les données de 7051 patients consécutifs provenant de 104 centres recueillies de façon prospective en 2010. En 2000 l’enquête portait sur les données de 5667 patients consécutifs provenant de 137 centres.

La comparaison de ces deux études montre que :

  • les patients observés en 2010 étaient significativement plus âgés (65,5 ± 11,3 vs 64,3 ± 11.5 ans, p < 0,0001). Il y avait notamment 10,5% de patients de plus de 80 ans en 2010 vs 6% en 2000.
  • Il s’agissait en 2010 plus souvent de femmes (24,3% vs 16,0%, p < 0,0001),
  • et plus souvent de non fumeurs  (10,9% vs 7,2%, p < 0,0001).
  • Les PS 0 et 1 au moment du diagnostic étaient plus fréquents en 2010 qu’en 2000 (68,9% vs 64,1%, p < 0,0001).
  • Les cancers étaient plus fréquemment observés en 2010 à un stade avancé : il ya avait par exemple 58,3% vs 42,6% de stades IV (p < 0.0001).
  • Enfin en 2010 il y avait une proportion plus élevée d’adénocarcinomes (45,4 vs 29%), même après ajustement en fonction de l’âge, du sexe et du tabagisme.

Le grand intérêt de cette étude est qu’elle porte sur environ le quart des cancers français dont les observations ont été recueillies dans un très grand nombre de centres de façon prospective. Les données qui nous sont fournies ici sont donc comparables à celles d’un registre.

Les renseignements apportés sont donc très fiables, même si certaines peuvent être discutées : l’augmentation du nombre de  cancers de stade IV par exemple est peut être liée en partie à un effet Will Rogers (le bilan est peut-être effectué plus fréquemment avec des examens plus sensibles, tels que la TEP-FDG ou l’IRM cérébrale qu’en 2000). On peut aussi imaginer que l’augmentation de l’âge soit liée au fait que chez les malades âgés le diagnostic est  fait plus fréquemment ou que ceux-ci sont peut-être plus fréquemment adressés.

Il n’en reste pas moins que les chiffres rapportés constituent une importante base de travail permettant d’apprécier avec précision les caractéristiques  actuelles des cancers broncho-pulmonaires en France. 

Reference

Major changes in lung cancer over the last ten years in France: The KBP-CPHG studies.

Locher C, Debieuvre D, Coëtmeur D, Goupil F, Molinier O, Collon T, Dayen C, Le Treut J, Asselain B, Martin F, Blanchon F, Grivaux M.

Lung Cancer. 2013 Mar 28. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer