Annals of Oncology

La Lurbinectedine : une nouvelle molécule active dans le mésothéliome.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2020

Mésothéliomes

La lurbinectedine est une nouvelle molécule proche de la trabectidine qui bloque la transcription dans les cellules tumorales et qui a déjà été explorée en phase I/II dans plusieurs tumeurs.  En oncologie thoracique des résultats préliminaires  intéressants ont été observés dans le cancer bronchique à petites cellules et le mésothéliome. 

L’étude dont les résultats sont présentés ici est une étude multicentrique de phase II monobras qui a été menée en Suisse et en Italie par le groupe SAKK. 

Pour être inclus les patients devait avoir au moins 18 ans, un mésothéliome confirmé, un PS ≤1, et avoir progressé pendant ou après une ligne de chimiothérapie comportant platine et pemetrexed. Ils pouvaient également avoir reçu une immunothérapie. Les métastases cérébrales ou méningées étaient en revanche des facteurs d’exclusion.

La lurbinectedine était administrée par voie iv à la dose de 3,2 mg/m2 toutes les 3 semaines. L'objectif principal était la survie sans progression à 12 semaines. Les objectifs secondaires étaient la survie sans progression, la survie globale, le taux de réponses objectives et la tolérance. Dans un plan à 2 étapes de Simon, l’hypothèse nulle p0 était un taux de survie sans progression à 12 semaines ≤35%. Avec  p1 ≥55%, il fallait au minimum 39 sujets dont 21 pour la première étape.

Au total 42 patients ont été inclus dont 7 femmes, une répartition presque égale de PS 0 et 1, une grande majorité d’histologie épithélioïde (78%).  Les 3/4 des patients n’avaient pas reçu d’immunothérapie et les 2/3 des patients avaient progressé plus de 6 mois après le début de la chimiothérapie. 

L’analyse des 21 premiers patients montrait qu’à 12 semaines 11 (52,4%) n’avaient pas progressé de sorte que l’étude a été poursuivie. L'objectif principal était atteint chez 22/42 patients (52,4% ; 90%CI 38,7-63,5%, p =0,015). 

Avec une durée médiane de suivi de 15,8 mois, la survie sans progression médiane était de 4,1 mois et la survie médiane de 11,1 mois.

Une réponse complète, une réponse partielle et 20 stabilités ont été observées. La durée médiane de contrôle de la maladie était de 6,6 mois. Le type histologique et la durée de survie sans progression lors du premier traitement n’influençait pas ces résultats.    

Des évènements secondaires rapportés au traitement de tous grades ont été observés chez 90% des patients et des évènements secondaires rapportés au traitement de grade 3 et 4 ont été observés chez 50% des patients. Ces derniers comportaient principalement des neutropénies (23,8% dont 11,9% de neutropénies fébriles) et des fatigues (16,7%). Aucun décès n’a été attribué à la lurbinectedine. 

Ces résultats observés en deuxième ligne sont intéressants si on les compare à des résultats observés avec d’autres traitements. Il serait maintenant nécessaire de les confirmer en phase III, mais avec quel comparateur ?  

  

Reference

Lurbinectedin as second- or third-line palliative therapy in malignant pleuralmesothelioma: an international, multi-centre, single-arm, phase II trial (SAKK 17/16).

Metaxas Y, Früh M, Eboulet EI, Grosso F, Pless M, Zucali PA, Ceresoli GL, Mark M, Schneider M, Maconi A, Perrino M, Biaggi-Rudolf C, Froesch P, Schmid S, Waibel C, Appenzeller C, Rauch D, von Moos R; Swiss Group for Clinical Cancer Research (SAKK).

Ann Oncol 2020; 31 : 495-500

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer