Lancet oncology

La qualité de vie dans l’étude KEYNOTE-024

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2017

Immunothérapie, Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs

Nous avons commenté sur ce site en octobre 2016 les premiers résultats de l’étude KEYNOTE 024 (cliquer ici), un essai randomisé de phase III réalisé chez des patients présentant un cancer bronchique non à petites cellules sans mutation activatrice de l’EGFR  ni translocation ALK-EML4, ayant un PS à 0 ou 1 et un score PDL1 d’au moins 50% (lecture centralisée) et sans métastases cérébrales non pré-traitées.  Cet essai comparait l’administration de pembrolizumab à 200 mg toutes les 3 semaines à une bithérapie laissée au choix des investigateurs associant un sel de platine et du pemetrexed ou de la gemcitabine ou du paclitaxel. La survie sans progression médiane était significativement très supérieure dans le bras pembrolizumab (10,3 vs 6 mois) avec un HR à 0,50. Quant à la médiane de survie (actualisée lors du dernier congrès de l’ASCO), malgré la possibilité d’un crossover, elle est atteinte à 14,5 mois dans le bras chimiothérapie et n’est toujours pas atteinte dans le bras pembrolizumab à plus de 19 mois et le HR est à 0,63, très à la faveur de l’immunothérapie.

La qualité de vie dont les résultats sont présentés ici était l’un des objectifs secondaires de cette étude. Trois questionnaires de qualité de vie, le très connu QLQ 30 de l’EORTC, QLC-LC13 mesurant de façon plus spécifique les symptômes associés au cancer du poumon et EQ-5D-3L d’intérêt plus tourné vers le médico-économique. Ces questionnaires étaient administrés au J1 des cycles 1 à 3 puis toutes les 3 semaines et aux visites de cessation de traitement puis d’évaluation de la toxicité après l’arrêt du traitement.

Trois patients dans chaque groupe n’ont pas rempli les premiers questionnaires de qualité de vie et c’est donc finalement seulement 151 patients du groupe pembrolizumab et 148 du groupe chimiothérapie qui ont été évalués. Les scores moyen de qualité de vie dans les deux bras de randomisation étaient comparables.

A la semaine 15, le score de qualité de vie moyen augmentait de 6,9 points par rapport au score initial dans le bras pembrolizumab et était diminué de 0,9 points  dans le bras chimiothérapie. Cette différence était significative et intéressait les deux échelles QLQ 30 et  QLC-LC13.

Le temps jusqu’à détérioration de la qualité de vie était plus long chez les patients du groupe expérimental que chez les patients du groupe chimiothérapie.

Cette étude montre donc à la fois une amélioration de la survie sans progression, de la survie globale et de la qualité de vie au prix d’une toxicité inférieure. Elle a donc toutes les raisons de faire du pembrolizumab le standard du traitement des patients qui n’ont pas d’anomalie génétique accessible à un traitement et dont l’immunohistochimie PD-L1  est positive à au moins 50%. 

   

 

 

 

 

Reference

Health-related quality-of-life results for pembrolizumab versus chemotherapy in advanced, PD-L1-positive NSCLC (KEYNOTE-024): a multicentre, international, randomised, open-label phase 3 trial.

Brahmer JR, Rodríguez-Abreu D, Robinson AG, Hui R, Csőszi T, Fülöp A, Gottfried M, Peled N, Tafreshi A, Cuffe S, O'Brien M, Rao S, Hotta K, Zhang J, Lubiniecki GM, Deitz AC, Rangwala R, Reck M.

Lancet Oncol 2017; 18 : 1600-1609

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