New England Journal of Medicine

La réduction du taux de nicotine influe sur la consommation de cigarettes ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2015

Épidémiologie, Prévention

Le taux de nicotine  des cigarettes influence-t-il la consommation ? C’est une question qui restait jusqu’à présent débattue. L’étude que publie cette semaine le New England Journal of  Medicine pose à nouveau cette question dans une grande étude randomisée multicentrique à laquelle étaient invités à participer des fumeurs de plus de 18 ans, fumant Au moins 5 cigarettes par jour et n’envisageant pas de s’arrêter. Cette étude était financée par le National Institute on Drug Abuse et le centre  sur les produits du tabac de la Food and Drug Administration.

Ils étaient randomisés pour fumer pendant 6 semaines, soit leur marque de cigarettes habituelle, soit  l’un des 7 types de cigarettes fabriquées pour l’étude et ayant des contenus nicotiniques proches des cigarettes du commerce allant de  0,4 mg de nicotine par g  de tabac, ce qui est un taux extrèmement faible,  à 15,8 mg/g ce qui est un taux proche de celui des cigarette industrielles. Ils pouvaient selon leur préférence fumer ou non des cigarettes mentholées. 

L’objectif principal de l’étude était de mesurer le taux de cigarettes fumées durant la sixième semaine.

Au total 840 participants fumeurs de 15 à 16 cigarettes/jour ont été inclus.

Des différences significatives concernant le nombre de cigarettes fumées pendant la sixième semaine ont été observées :

-       les patients randomisés pour leur marque usuelle ou pour les cigarettes ayant des taux élevés de nicotine (15,8 mg/g) fumaient environ 21 ou 22 cigarettes par jour,

-       ceci était significativement plus que ceux qui fumaient des cigarettes contenant 2,4, 1,3 et 0,4 mg/g qui en fumaient environ 15 à 16.

-       En revanche le nombre de cigarettes fumées par ceux qui fumaient des cigarettes à 5,2 mg/g ne différait pas significativement de celui des fumeurs qui étaient dans le groupe 15,8 mg/g.

-       De plus, les fumeurs de cigarettes à très faible teneur en nicotine ont déclaré avoir deux fois plus tenté de fumer que ceux qui fumaient des cigarettes à 15,8 mg/g.

Ces données tendent à prouver qu’une consommation faible de nicotine permet de réduire la dépendance à la cigarette et donc aident au sevrage.

Une étude prospective (NCT02139930) teste actuellement cette hypothèse en comparant chez des fumeurs volontaires l’usage de cigarettes à taux normal, à des cigarette dont le taux de nicotine est d’emblée ou progressivement réduit (https://clinicaltrials.gov)

Reference

Randomized Trial of Reduced-Nicotine Standards for Cigarettes.

Donny EC1, Denlinger RL, Tidey JW, Koopmeiners JS, Benowitz NL, Vandrey RG, al'Absi M, Carmella SG, Cinciripini PM, Dermody SS, Drobes DJ, Hecht SS, Jensen J, Lane T, Le CT, McClernon FJ, Montoya ID, Murphy SE, Robinson JD, Stitzer ML, Strasser AA, Tindle H, Hatsukami DK.

N Engl J Med 2015; 373 : 1340-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer