Lung Cancer

La survie spécifique des patients jeunes atteints de cancer bronchique non à petites cellules est-elle différente de celle de l‘ensemble des malades?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Épidémiologie, Prévention

Si l’âge moyen des patients atteints de cancers broncho-pulmonaires  est de 68 ans, il n’est pas rare d’observer des cancers chez des patients de moins de 50 ans et certains articles récents affirment que le nombre de patients jeunes augmenterait. De même, il est fréquemment admis que les cancers des malades jeunes seraient plus graves.

Les données de la littérature sur les différences éventuelles entre les cancers des sujets jeunes et les autres sont souvent parvenues à des conclusions différentes les unes des autres, en partie du fait qu’il s’agit d’études à petits effectifs.

L’étude rapportée ici est basée sue une vaste base de données, le California Cancer Registry qui existe depuis 1988 ; dans cette étude ont été inclus les 114 451 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules et diagnostiqués de 1998 à 2009 inclus. Parmi ceux-ci, 6389 (5,5%) avaient moins de 50 ans et l’âge médian de cette population plus jeune était de 46 ans.

Cette population de patients plus jeunes différait sur beaucoup de points des plus âgés : les patients plus jeunes étaient significativement plus fréquemment de sexe féminin, d’origine africaine, hispanique ou asiatique. Ils avaient plus fréquemment un adénocarcinome, un stade tardif, étaient plus souvent traités par chimiothérapie ou radiothérapie mais moins par chirurgie. Ils vivaient plus souvent en zone urbaine et avaient un statut socio-économique moins favorable. 

En analyse univariée, dans cette population de malades de moins de 50 ans, le sexe féminin, l’origine asiatique, le fait que le cancer ait été diagnostiqué dans les dernières années, le fait que le traitement initial ait été à visée curative, le stade bas, un statut socioéconomique élevé et le fait de vivre en ville étaient des facteurs pronostiques favorables.

En analyse multivariée tous ces facteurs pronostiques ont été retrouvés à l’exception du fait de vivre en ville qui n’était plus pronostique.

Pour l’ensemble de la cohorte, la survie spécifique était augmentée, contrairement aux idées reçues, avec un hazard ratio de décès à 0,827 (P < 0,001).

A noter enfin que, contrairement aux populations plus âgées, les cancers bronchioloalvéolaires n’avaient pas, dans cette étude et chez les patients de moins de 50 ans, un meilleur pronostic. 

Reference

Predictors of survival for younger patients less than 50 years of age with non-small cell lung cancer (NSCLC): A California Cancer Registry analysis.

Lara MS, Brunson A, Wun T, Tomlinson B, Qi L, Cress R, Gandara DR, Kelly K.

Lung Cancer 2014 May 6. [Epub ahead of print]

52 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer